Cyberpuissance : la France, entre souveraineté et allégeance

Les États-Unis dominent le classement des 15 cyberpuissances étudiées par l’IISS. La France dispose d’atouts « de classe mondiale ».

Quinze puissances étatiques ont été départagées en fonction de leurs capacités cybernétiques par l’IISS (International Institute for Strategic Studies). Le think tank a étudié quatre des Five Eyes, trois de leurs alliés de longue date, dont la France, quatre puissances qui « représentent une cybermenace pour les intérêts occidentaux » et, enfin, quatre pays qui se trouvent à un stade plus précoce de leur cyber développement, selon le rapport.

Stratégie, gouvernance, renseignement cyber, autonomie, cybersécurité, leadership, dissuasion et passage à l’offensive dans le cyberespace…  Dans ces catégories, seuls les États-Unis ont été classés comme cyberpuissance de « premier plan ».

Malgré des faiblesses et des incidents d’ampleur, dont l’attaque par ransomware Colonial Pipeline, « les États-Unis ont agi plus efficacement que tout autre pays pour défendre leur infrastructure nationale critique dans le cyberespace », indiquent les auteurs du rapport.

Qu’en est-il des alliés et rivaux des États-Unis présents au classement 2021 ?

Au-delà des Five Eyes

Chine, Russie, Royaume-Uni, Australie, Canada, France et Israël se positionnent au deuxième niveau du classement concocté par l’IISS. Ces sept pays disposent « d’atouts de classe mondiale dans certaines des catégories » étudiées par le groupe de réflexion.

La France, par exemple, travaille avec ses alliés pour renforcer ses capacités cyber. Elle cherche, dans le même temps, à se démarquer en s’appuyant sur ses propres forces et technologies, sans forcément convaincre. La Chine et la Russie, de leur côté, ont une « expertise éprouvée » des cyberopérations offensives. Mais leur cybersécurité n’est pas toujours à la hauteur de celle de la concurrence, selon le think tank britannique.

Au troisième niveau se positionnent des pays qui disposent d’atouts indéniables dans certains secteurs, mais aussi de faiblesses importantes dans d’autres. C’est le cas, selon le rapport, de l’Inde, l’Indonésie, le Japon, la Malaisie, la Corée du Nord, l’Iran et le Vietnam.

L’étude fait l’impasse sur d’autres cyberpuissances, dont l’Allemagne et la Corée du Sud.

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