Cybersécurité : l’ANSSI explore la « face cachée » du marché de l’emploi

Dans quelle mesure le marché « ouvert » reflète-t-il la réalité de l’emploi dans la cybersécurité ? L’ANSSI aborde la question dans un « Observatoire des métiers ».

Réseaux professionnels, approche directe, candidatures spontanées… Le marché de l’emploi, c’est aussi cette « face cachée ». L’ANSSI a intégré le paramètre – et l’a mis en chiffres – dans son Observatoire des métiers de la cybersécurité.

Cette initiative vise à « regrouper les ressources nécessaires à la compréhension et à la structuration du marché de l’emploi de la sécurité des systèmes d’information ». L’agence vient d’en officialiser le lancement, dans la lignée de son « Panorama des métiers de la cybersécurité » amorcé en 2015.

Premières briques de cet observatoire : l’analyse du marché « ouvert » (15 665 offres d’emploi publiées en 2019) et une enquête en ligne auprès de professionnels (du 30 mars au 17 avril 2021 ; 2381 répondants).
Plus de la moitié de ces répondants (56 %) ont déclaré avoir été recrutés par l’intermédiaire du marché « caché ». Le taux monte à 75,4 % chez les consultants en cybersécurité. Il est plus important dans les structures spécialisées.

marché caché

Ces structures spécialisées apparaissent comme un fort pourvoyeur d’emplois. Elles réunissent en l’occurrence 41,7 % des répondants – avant tout des consultants.

Quels sont les profils les plus recherchés ? Sur les offres d’emploi analysées, l’ingénieur en cybersécurité domine (30 %). Suivent le consultant (12 %), l’architecte (10 %), l’analyste (8 %) et l’« expert » (5 %). Ce dernier terme reflète une réalité : une part non négligeable des offres sont « imprécises dans leur contenu » (14,7 % en l’occurrence). Cela peut s’expliquer « soit par un besoin peu défini, soit par l’attente d’un panel large de candidatures », nous affirme-t-on. Au risque de perdre en attractivité auprès des candidats potentiels.

profil-type cybersécurité
Le secteur regorge de profils très qualifiés : 72 % des répondants ont au moins un équivalent bac +5. On ne peut pas en dire autant sur l’expérience : 5 ans ou moins pour 45 % des répondants.

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