D-Telekom confirme la suppression de 32.000 postes

Malgré la forte mobilisation de plusieurs milliers de salariés, le conseil de surveillance du numéro un européen des télécommunications a confirmé la suppression de 32.000 postes en trois ans

Face à une situation de plus en plus difficile dans les télécommunications fixes, avec la concurrence croissante des opérateurs alternatifs et le succès de la VoiP proposée par les FAI, le géant allemand (comme tous les opérateurs historiques) doit réagir pour survivre ou du moins rester compétitif.

Dans un communiqué publié lundi 12 décembre, D-Telekom revient sur le contexte dans lequel cet important plan social est né : « Le réalignement du secteur à travers le monde, la rapidité des avancées technologiques et, en particulier, l’environnement très compétitif dans les domaines de la téléphonie filaire et du haut débit en Allemagne imposé par l’état de la réglementation accentuent les défis auxquels doit faire face le groupe Deutsche Telekom dans son ensemble. » « Le conseil de surveillance a approuvé le plan du directoire », a annoncé un porte-parole de Deutsche Telekom, ajoutant que les voix des représentants des actionnaires l’ont emporté sur celles des représentants du personnel au conseil de surveillance. Après avoir annoncé un investissement de 3 milliards d’euros dans la fibre optique, l’opérateur confirme – et ce contre l’opinion et la mobilisation des syndicats – son intention de supprimer pas moins de 32.000 postes sur trois ans sur un effectif total de 247.000 salariés. Pour les syndicats cette mesure est inacceptable dans la mesure ou l’entreprise dégage des bénéfices toujours importants et que ses dettes diminuent. Mais pour le conseil de surveillance de D-Telekom, ces suppressions de postes représentent surtout une économie annuelle de l’ordre de 1,7 milliard d’euros. L’opérateur, qui estime le coût de ces suppressions autour de 3,3 milliards d’euros, a précisé qu’elles interviendraient surtout chez T-Com (110.000 salariés), sa filiale de téléphonie filaire en sérieuse difficulté depuis plusieurs trimestres, et qu’il n’y aurait pas de licenciement sec avant 2008. Dans le détail, T-Com va perdre 20.000 emplois, les services informatiques (T-Systems) 5.500 et l’administration du groupe 1.500. Le groupe précise que le nombre de suppressions de postes sera ramené à 19.000 en termes nets, compte tenu de 6.000 nouvelles embauches (notamment pour le réseau fibre) et du reclassement de 7.000 autres salariés par le biais de sa filiale de services professionnels Vivento-Kraefte.