D-Wave livre son système quantique 2000Q à 15 millions de dollars

D-Wave a levé le voile sur son système quantique 2000Q. Il double la capacité des systèmes de la start-up en nombre de qubits pour un prix de 15 millions de dollars.

En septembre dernier, nous nous étions fait l’écho de la volonté pour D-Wave d’augmenter les capacités de ses systèmes quantiques. Le constructeur évoquait notamment l’arrivée en 2017 d’un système équipé d’un nouveau design de processeur capable de traiter 2000 qubits, soit deux fois plus que son prédécesseur le 2X. Pour mémoire, contrairement au bit de l’informatique classique (qui peut prendre soit l’état 0, soit l’état 1), le qubit peut stocker les deux états en même temps, en vertu du principe de superposition de la physique quantique.

Le fabricant canadien n’aura pas attendu longtemps avant de présenter le fruit de ses efforts. Il vient de lever le voile sur le 2000Q. Il s’agit du 4ème système livré par la start-up. Il fonctionne avec un algorithme particulier et conçu pour le système quantique de D-Wave, baptisé le recuit simulé. Il est orienté pour résoudre les problèmes d’optimisation.

Une approche contestée par des chercheurs qui ne considèrent pas les ordinateurs de D-Wave comme des systèmes réellement quantiques. Dans un rapport datant d’avril dernier, le cabinet d’études IDC résumait la situation de la manière suivante : « Certains scientifiques affirment avec force que le système D-Wave est bien un ordinateur quantique plein et entier, tandis que d’autres le nient avec force. » Pour certains experts notamment, les qubits utilisés par D-Wave ne sont pas de vrais qubits quantiques.

Un ticket d’entrée à 15 millions de dollars

D-Wave a donné quelques précisions techniques sur son 2000Q. Il fonctionne à une température de moins de 15 millikelvins (donc près du zéro absolu), pour permettre à la puce de réaliser son traitement quantique. Chaque système peut comprendre jusqu’à 2048 qubits et 5 600 raccords pour chaque qubit. Le 2000Q consomme 25 kW en énergie.

Au-delà des polémiques, la jeune pousse voit dans son dernier système une porte ouverte aux usages dans le domaine du machine learning, de l’échantillonnage ou de la cybersécurité. Pour le démontrer, D-Wave annonce un premier contrat avec la société spécialisée en sécurité Temporal Defense System (TDS). Le système 2000Q va servir à plusieurs choses, mais en particulier à « identifier, authentifier et autoriser les terminaux à travers le réseau », précise James Burrell, responsable technologique de TDS. Il ajoute que « l’arrivée d’algorithme de chiffrement quantique et la capacité à résoudre des problèmes de calcul complexe par des plateformes quantiques, vont améliorer la sécurité des réseaux en perpétuelle évolution ».

L’histoire ne dit pas si TDS a bien payé le ticket d’entrée de 15 millions de dollars pour obtenir le 2000Q. D-Wave précise que sa solution est également accessible en ligne, sur abonnement.  La start-up a déjà converti plusieurs grands noms comme Google, la NASA ou Lockheed Martin.

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