Pourquoi Darktrace échappe (pour le moment) à Thoma Bravo

vulnérabilité, faille sécurité

Un accord n’a pas pu être conclu avec le fonds Thoma Bravo « sur les termes d’une offre ferme », a déclaré l’entreprise de cybersécurité et d’IA Darktrace.

L’entreprise de cybersécurité et d’intelligence artificielle traverse une période troublée.

L’action de Darktrace plongeait en bourse jeudi 8 septembre, après l’abandon d’un projet de rachat formulé par Thoma Bravo et dévoilé le mois dernier. Darktrace révélait alors que des pourparlers étaient engagés au sujet d’une éventuelle prise de contrôle par Thoma Bravo.

Le fonds d’investissement américain a finalement renoncé. Pour quelles raisons ?

« Un accord n’a pas pu être conclu sur les termes d’une offre ferme », a déclaré par voie de communiqué Darktrace. Dans ce contexte, « le conseil d’administration de Darktrace confirme que les discussions avec Thoma Bravo ont pris fin », a ajouté la société britannique.

Des performances tronquées

Darktrace – dont l’action a chuté de plus de 30% à la suite de cette annonce – a publié dans la foulée ses résultats pour l’exercice 2022, clos le 30 juin. L’entreprise a dégagé un bénéfice de 1,46 million $, après avoir essuyé une perte de 146 millions $ l’an dernier. Quant au chiffre d’affaires, il a progressé dé 46% en glissement annuel, atteignant 415,5 millions $.

Par ailleurs, Darktrace a précisé que, après audit de ses comptes, plusieurs millions de dollars auraient dû être attribués à l’exercice passé, pour atteindre 419,3 millions $ de revenus.

Concernant l’exercice fiscal en cours, la société britannique a prévenu que l’affaiblissement marquée de la livre et de l’euro face au dollar va impacter sa performance financière.

Dans l’ombre de « l’affaire » Lynch

« L’affaire » Mike Lynch fait encore de l’ombre à la firme de Cambridge. Investisseur dans Darktrace dès sa création et ancien CEO d’Autonomy, Mike Lynch est accusé de fraude concernant la vente en 2011 de cet éditeur britannique de logiciels au groupe américain HP.

Thoma Bravo qui investit massivement dans des entreprises de cybersécurité, dont SailPoint Technologies dernièrement, connaît le dossier et ses complexités.

Le fonds basé à Chicago peut présenter une autre offre d’ici six mois, a relevé le Guardian, ou plus tôt si un nouvel acteur enchérit ou en cas d’accord direct avec le board de Darktrace.

(crédit photo © Pavel Ignatov – shutterstock)