Data base : 4D va célébrer ses 20 ans – a french success story…

L’aventure de cette société aux allures d’éternelle start-up est déjà une belle histoire. Rencontre sur le Salon Apple Expo avec son toujours jeune fondateur, Laurent Ribardière

En 1984, il aurait pu débuter dans un garage lui aussi… Macintosh était encore adolescent, un an tout juste, et lui avec ses 20 ans à peine, passionné d’informatique, avait développé, comme par jeu, ABC base, un SGBD relationnel, une base de données très astucieusement présentée avec interface graphique et, donc, une visualisation très aisée de la structure d’une base avec les liens relationnels, avec modification dynamique de la structure de la base, etc. La recette a fonctionné. Aujourd’hui 4D cherche à étendre ses partenariats à l’étranger, au Japon, en Chine. La France ne représente « plus » que 25% du chiffre d’affaires.

Une belle progession en 20 ans Le démarrage s’était fait dans l’euphorie des belles années Macintosh. « Déjà à l’époque, nous nous battions pour capitaliser sur la technologie, sur la qualité de notre produit. Plus que sur notre image« , nous a expliqué, sur le Salon Apple Expo, le jeune patron qui a gardé son allure de grand étudiant passionné, malgré la quarantaine approchante. A l’époque, il est vrai, le soutien du flamboyant patron d’Apple France, Jean-Louis Gassée, à la tête de la première filiale du groupe à la pomme, a contribué au succès de 4D. Mais les épreuves n’ont pas manqué. Arrivé outre-Atlantique, un concurrent imposant a tenté de barrer la route à la ‘start up’ de l’époque : au milieu des années 80, le tout puissant Ashton Tate, avec son dBase, fit du chantage auprès de Steve Jobs. Le marché US fut quasiment verrouillé durant deux ans. Jusqu’à ce qu’il soit avéré que dBase Mac ne tenait pas la comparaison avec 4D! Le virage Windows 95 Une autre crise, historique, dans l’histoire du Macintosh, intervint dans les année 93-94: la forte progression de Windows 3.0, qui enclenchait avec l’annonce de Windows 95, sa conquête irréversible du marché des ordinateurs personnels. Apple a bien failli ne pas s’en remettre… « Chez 4D, nous avons tenu bon« , continue Laurent Ribardière. « Nous avons porté notre produit sous Windows 95, mais sans jamais renoncer à Macintosh, car sa plate-forme restait plus accessible, et l’intégration des fonctions graphiques avait conservé ses atouts, son avance sur Windows. » En parallèle, les versions en réseau (4D Server) avaient marqué des points par leur efficacité [longtemps, le réseau AppleTalk a dû se contenter de 250 ko/s en débit!]. Et le premier miracle de la reconversion advint: les ventes de 4D sur Windows 95 ont pris leur envol. Là dessus est arrivé en 2000 et 2001 l’éclatement de la bulle Internet et des mobiles: « Comme toute l’industrie, nous avons subi le choc de plein fouet. Les projets se tarissaient, les prix dégringolaient… Il a fallu assumer et licencier un tiers du personnel« . Nous sommes alors dans la passe difficile de l’après 2001. Mais là encore, pas question de baisser les bras: reconstruction, reprise du programme d’expansion à l’international, et la sortie du tunnel en 2003. Dimension internationale Aujourd’hui 4D continue d’afficher les points forts de sa technologie face à de solides concurrents comme Oracle ou Sybase, ou, en entrée de gamme, FileMaker (ex Apple Claris) et PCSoft. Ainsi, 4D 2004 se caractérise par un enrichissement des outils de développement. La firme compte 160 personnes, dont la moitié hors de France. Son chiffre d’affaires était de 16,3 millions d’euros en 2003, et 2004 s’annonce en progession de 7%. L’une des fiertés de son fondateur est que la part des ventes sur Macintosh en solutions de développement demeurent à 50% face à Windows (moins, soit 30% Macintosh contre 70% Windows, pour les produits de « déploiement » ou postes clients). Les références dans des grands comptes prestigieux ne manquent pas: l’application ‘Servance’ chez EDF, forte implantation à la Snecma, les 40 SAMUs de la région Ile-de-France et, aux US, la Nasa, Merill Lynch… Précisément, les Etats-Unis pèsent 38% des ventes et déjà l’Asie s’impose, 7% au Japon; une version en chinois est en préparation (en ligne avec les ambitions d’un Orkis, le spécialiste de bases documentaires). « L’autre enjeu stratégique pour nous, c’est l’achèvement de notre version en espagnol, en visant l’Amérique latine » ponctue Laurent Ribardière, toujours aussi décontracté et songeant déjà à la prochaine génération: Linux/Open Source. « Nous y allons, mais pas pour facturer notre technologie gratuitement!…«