Data Center : eBRC, le Tier IV à la luxembourgeoise

Pôle européen de la banque-assurance, le grand-duché concentre également les data centres Tier IV, les plus sécurisés qui soient. Le leader local eBRC affiche désormais des ambitions transfrontières.

Tous les ténors de la banque-assurance européenne sont présents à Luxembourg. Et le gouvernement fait tout pour que leurs traitements les plus critiques soient exécutés sur place. En dix ans, un champion local a ainsi émergé : eBRC (e-Business and Resilience Center). C’est une filiale à 100 % de l’EPT (Entreprise des Postes & Télécommunications Luxembourg), devenue société anonyme à capitaux entièrement publics bien avant la Poste française. eBRC opère déjà trois data centres, dont un de niveau Tier IV, à Windhof, sur la frontière belge. En mars 2010, elle en ouvrira un quatrième de 5 000 m² utiles, lui aussi Tier IV, à Kayl, près d’Esch-sur-Alzette (sur la frontière française et au coeur du bassin sidérurgique).

« Tous nos sites, souligne Alexander Duwaerts, directeur du développement d’eBRC, sont desservis par le réseau fibre optique Teralink, qui les relie également aux autres grandes places business internationales. A 25 km l’un de l’autre, ils garantissent une synchronisation du stockage en continu sans la moindre latence. »

eBRC totalise dès à présent quelque 150 clients de toutes tailles. Il y a cinq ans, il réalisait 90 % de son chiffre d’affaires avec les banques grand-ducales. Ces trois dernières années, son résultat s’est accru de 300 %, mais il ne provient plus qu’à 65 % du secteur de la banque-assurance. Une diversification est ainsi amorcée, que l’ouverture du site de Kayl ne pourra que confirmer. eBRC vise notamment les grands acteurs de l’e-commerce. Une ambition déjà confirmée avec l’arrivée dans ses murs de RealNetworks,. « Notre situation au coeur de l’Europe, notre multilinguisme et notre stabilité politique nous destinent à accueillir toute plate-forme transactionnelle à vocation paneuropéenne », complète le directeur du développement.

Pour séduire, eBRC se dispense de verser dans le green washing. Ses arguments «verts» sont de s’alimenter à des sources d’énergie 100 % renouvelables, d’être membre du Green Grid et d’avoir adhéré au Code de conduite européen pour les data centers. Ses atouts, il les fonde au contraire sur la résilience, qui est la capacité d’un système à se reconstituer après un traumatisme ou de s’adapter rapidement à de nouvelles contraintes, et dont il ne cesse de peaufiner les bonnes pratiques.

Tous ses sites ont donc d’abord été conçus pour la continuité d’activité 24/7. Sur les sites de Windhof et Luxembourg, un millier de postes de travail sont ainsi préconfigurés, dans des salles de différentes tailles, sur un réseau IP Cisco, pour accueillir d’un instant à l’autre les opérateurs d’activité vitale. Des locaux prés-équipés y sont également réservés pour les cellules de crise.

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Alexander Duwaerts dans une des salles de postes de travail préconfigurés permettant à un client d’assurer la continuité de ses services et activités sur place.

Autres particularités : pour l’hébergement des machines, eBRC peut fournir des bunkers dédiés de 27 à 500 m2, voire plus, et non pas simplement des espaces privatifs grillagés. Il propose une gamme complète de services de reprise d’activité, dont le maître-mot est l’agilité. Enfin, tous ses générateurs et systèmes de production d’eau glacée sont installés sur le toit. C’est la garantie, en effet, qu’ils peuvent être changés rapidement, selon l’évolution de la charge. « Quand ces équipements nous sont livrés en semi-remorques, explique Alexander Duwaerts, il nous faut de toute façon une grue téléscopique pour les décharger. Nous pouvons ainsi les mettre en place en une seule manoeuvre, bien plus rapide. »

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Alexander Duwaerts dans un couloir menant aux bunkers dédiés de salles serveurs . » class= »aligncenter » />