Data SpotR, l’outil de visualisation 3D et VR sorti des labos de B-com

Avec Data Spotr, l’Institut de recherche B-com recourt à la 3D et la réalité virtuelle pour déceler des données indétectables en 2D.

Comment interagir intuitivement sur la donnée et son contenu ? C’est pour répondre à cette question que l’institut de recherche rennais B-com (B<>com) a présenté Data SpotR dans le cadre du DigiWorld Future 2016 de l’Idate qui se déroulait à Paris le 14 juin dernier. Ce logiciel permet de mettre en forme de larges volumes de données afin de les visualiser dans plusieurs modes de représentations sur des plans 2D comme 3D.

Mode cartographique avec animation de l'évolution des données sur une échelle de temps
Mode cartographique avec animation de l’évolution des données sur une échelle de temps

La démonstration qui nous a été faite s’appuyait sur les données marché de l’Idate. Un mode cartographique permettait de repérer les pays les mieux dotés en système de télévision sur IP (IPTV) dans le monde. Le mode histogramme fournissait une évolution de ce marché sur une période choisie en une seule vue. Et un nuage de points relevait des tendances difficiles à détecter dans les deux précédents modes. Le passage d’un modèle de représentation graphique à un autre s’effectuant d’un clic de souris à partir d’une interface intuitive qui permet également une sélection de durée et la bascule de la 2D à la 3D. Une approche simple de l’outil qui nous a paru des plus fonctionnel et intuitif tout en assurant des rendus sans latence. L’outil s’exécutant depuis un simple PC portable doté d’une configuration des plus basiques.

La 3D pour détecter ce que cache la 2D

Souvent décriée en matière de visualisation de données, « la 3D permet de voir des informations, détecter des tendances, qu’on ne voit pas en 2D », justifie Thomas Boggini, ingénieur R&D du laboratoire Interactions Immersives de B-com. La 3D a d’ailleurs permis aux membres de l’Idate de constater des incohérences dans leur base de données. « L’usage de Data Spotr nous a alerté sur un bug dans notre base, nous a confirmé Florence Leborgne, responsable de la Practice TV & Contenus numériques à l’institut d’études. L’outil nous permet d’améliorer la qualité de la base juste en visualisant les données. » Partenaire de l’institut de recherche dès 2013 dans la conception de la solution de visualisation, l’Idate va désormais s’appuyer sur l’outil pour « appréhender l’interprétation des données de manière différente », ajoute la responsable. Jusqu’à aujourd’hui, l’institut montpelliérain s’appuyait classiquement sur Excel. Thomas Boggini précise néanmoins avoir fait le choix de conserver le mode 2D « pour ne pas perturber les utilisateurs dans leurs habitudes ».

Présentation en nuages de points 3D
Présentation en nuages de points 3D

« Data Spotr assure la matérialisation concrète et réelle des données », résume Jérôme Royan, responsable du laboratoire Interactions Immersives. Une matérialisation qui passe désormais par la réalité virtuelle (VR). L’utilisation d’un casque dédié (type Oculus ou HTC Vive) nous offre ainsi le grand plongeon dans la donnée. Lors de la démonstration, il nous a ainsi été possible d’afficher des informations supplémentaires en pointant un joystick sur des zones précises de la visualisation, de tourner autour des histogrammes, de survoler les cartographies ou encore de se mêler aux nuages de points et même de regarder la scène par en-dessous. Ce qui demande néanmoins une certaine souplesse et un certain volume d’espace surtout quand on est visuellement coupé de l’environnement réel. Mais Jérôme Royan nous assure qu’il existe une version du logiciel en VR où l’utilisateur peut faire tourner les représentations dans tous les sens sans avoir à se déplacer autour. Il assure travailler sur une interface qui se rapprochera d’une manipulation naturelle à la main afin de s’affranchir du joystick.

Utilisation multi utilisateurs de Data Spotr

C’est d’ailleurs dans ce mode qu’il préconise une utilisation multi utilisateurs de Data Spotr. « Demain, on se regroupera à plusieurs et à distance en réseau autour d’une table virtuelle pour étudier des schémas de données afin de faciliter la prise de décision », préconise le chercheur. Un développement technologique en cours de validation aujourd’hui. Et si l’opportunité de production prend corps, « on ira vers la commercialisation » de la solution. Laquelle est pourtant loin d’être la seule du marché. Mais « peu d’autres permettent une immersion aussi complète dans les données et elles offrent peu d’interaction, souligne Jérôme Royan. Ou alors il faut se tourner vers des solutions très professionnelles mais complexes à utiliser. » Quand à l’intégration des données, elle se fait à partir d’un simple formatage XML.

Une version réalité virtuelle de Data Spotr offre une dimension supplémentaire à la visualisation des données.
Une version réalité virtuelle de Data Spotr offre une dimension supplémentaire à la visualisation de données.

Les données de l’Idate ne sont pas les seules en cours d’exploitation par B-com. Un projet sur des données de santé pour mener une étude épidémiologique s’appuie également sur Data Spotr dans l’objectif de chercher les liens entre les différents médicaments administrés et les parcours de soins des patients. Concrètement, il s’agit d’essayer de déceler les conséquences néfastes d’une prise médicamenteuse selon un contexte donné. Une étude qui s’appuie sur 100 000 cas dont les données sont fournies par la Caisse primaire d’assurance sur la base des feuilles de soins archivées depuis 30 ans. Un projet mené depuis plus d’un an qui génère 1 milliard de données environ. « Nous sommes en phase d’observation pratique des épidémiologistes pour concevoir une interface de représentation », explique Jérôme Royan. Autant de travaux différents de ceux fournis pour l’Idate qui viendront alimenter le développement de Data Spotr.


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