Les défis de Stéphane Richard pour son second mandat de Pdg d’Orange

Concurrence, très haut débit, paix sociale, affaire Tapie-Adidas… Stéphane Richard aura fort à faire pour son deuxième mandat à la tête d’Orange.

Stéphane Richard a été reconduit, hier, à la tête d’Orange pour les 4 prochaines années par le conseil d’administration. Lequel « a également approuvé les quatorze résolutions qui seront soumises au vote de l’assemblée générale du Groupe du 27 mai prochain », précise le groupe dans son communiqué.

Un renouvellement opéré dans une période confuse. Rattrapé par son passé de collaborateur de l’ex-ministre de l’économie Christine Lagarde dans l’affaire Tapis-Adidas, Stéphane Richard sera jugé le 7 avril prochain par la cour de discipline budgétaire et financière. Une affaire qui n’a rien à voir avec ses responsabilités actuelles pour lesquelles il devra néanmoins conserver toutes ses forces.

Car une nouvelle période s’ouvre sur le marché déjà agité des télécoms français avec le rachat en vue de SFR, même s’il est aujourd’hui difficile de prédire qui de Numericable (en négociations exclusives avec Vivendi) ou de Bouygues (qui a surenchéri) remportera le morceau. Dans un cas comme dans l’autre, Stéphane Richard aura à affronter un nouvel adversaire renforcé tout en trouvant les moyens de résister au « chamboule-tout Free », comme l’écrivent nos confrères d’ITespresso.fr.

Gagner la bataille du très haut débit

Arrivé en 2010 en pleine période des suicides qui avait provoqué le départ anticipé de son prédécesseur Didier Lombard, Stéphane Richard a été salué pour l’efficacité de sa gestion humaine en recréant un climat social sain pour l’entreprise. Mais les départs non renouvelés (30 000 sont attendus jusqu’en 2020 pour 4 000 embauches prévues d’ici 2015) augmenteraient à nouveau les charges de travail, selon les syndicats, et l’opérateur se voit frappé par une nouvelle vague de suicides depuis le début de l’année.

Autre défi pour Stéphane Richard, maintenir les investissements dans le déploiement des réseaux très haut débit mobile (4G) et fixes (fibre optique). Après avoir investi 800 millions d’euros en 2013, le réseau LTE 4G d’Orange couvre aujourd’hui 50% de la population. Et devrait atteindre les 70% fin 2014. Soit autant que celui de son concurrent Bouygues Telecom aujourd’hui qui s’appuie sur son autorisation d’exploiter sa bande de fréquences 2G (1800 MHz) et son réseau pour opérer la 4G. Sur la fibre optique, si Orange s’inscrit comme le principal acteur du FTTH avec 320 000 abonnés (sur près de 2,2 millions de logements raccordés), il reste loin derrière les plus de 700 000 clients Numericable en 100 Mbit/s (pour près de 5 millions de foyers raccordés) aujourd’hui.

Maintenir les coûts, poursuivre les investissements, retrouver la croissance du chiffre d’affaires et gérer la paix sociale constitueront les principaux défis de Stéphane Richard pour son deuxième mandat.


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