Dégroupage total : les opérateurs refusent les tarifs France Télécom

Les négociations entre l’Arcep et France Télécom n’ont rien donné. Les opérateurs concurrents se montrent toujours opposés aux tarifs de location du réseau appliqués par l’opérateur historique

Les tarifs appliqués sur le dégroupage total continuent de soulever le tollé des opérateurs alternatifs et l’opposition du régulateur. En effet, une rencontre pour le moins animée s’est déroulée le 12 mars dernier. Elle aurait été « très animée » rapporte le quotidien Les Echos. Les participants – des représentants de l’opérateur historique et des dirigeants de l’Arcep, organisme régulateur des télécoms, auraient échangé des propos très vifs sur ce dossier.

Et pour cause. L’enjeu est de taille. Il concerne l’ensemble des fournisseurs d’accès à Internet. Parmi eux, le groupe Iliad (Free) et le groupe Neuf Cegetel se plaignent des tarifs pratiqués par l’opérateur historique. La somme dégagée par France Télécom, 665 millions d’euros, pour la location de son réseau continue de les excéder.

Si l’opérateur historique a joué le jeu en ouvrant son réseau conformément aux recommandations de Bruxelles, la situation est loin d’être satisfaisante -estiment ses concurrents. La location du réseau, à un prix considéré comme trop élevé, permet à France Télécom d’ « investir dans son réseau de fibre optique ou d’acheter les droits du foot« , constate l’Aforst, l’association qui représente une grande partie des opérateurs alternatifs en France.

De fait, même en situation de dégroupage total, les fournisseurs d’accès « locataires » continuent de verser une « dîme » à hauteur de 9,29 euros hors taxe auxquels s’ajoute un montant par abonné compris entre 3 et 5 euros. Un rapide calcul permet d’expliquer les revenus de France Télécom sur ce créneau.

Or, les récriminations ne se limitent à l’aspect financier du dossier. Pour les concurrents, groupe Iliad en tête (représenté par Xavier Niel, son président), un acteur capable de capter plus de la moitié des abonnés ADLS- donc en situation de monopole- suscite « un problème de régulation« .

Nul doute que les concurrents de l’opérateur historique maintiendront leur pression sur l’Arcep pour qu’elle contraigne France Télécom à revoir ses prix à la baisse. Si les discussions devaient se prolonger, Bruxelles, pourrait tout aussi bien s’y intéresser.