Dell-EMC France, l’esprit à l’intégration et les yeux sur le business

Après l’officialisation de Dell Technologies, les entités françaises ont débuté le travail d’intégration avec une forte orientation sur le business.

L’histoire est-elle un éternel recommencement ? Il y a quelques années, Dell et EMC vécurent une idylle dans l’IT. Puis le Texan a repris sa liberté en se dotant d’une activité stockage. L’entreprise bostonienne s’était alors rapprochée de Cisco pour travailler sur la convergence. Christian Hiller, directeur général d’EMC France et Anwar Dahab, directeur général de Dell France, ont rappelé cet historique en préambule de leur présentation des conséquences pour la France de la fusion entre Dell et EMC.

Une intégration en marche

Anwar Dahab, DG de Dell France
Anwar Dahab, DG de Dell France

En premier lieu, les deux entités existent encore. Le processus d’intégration ne fait que commencer, rappellent les deux dirigeants. Une équipe comprenant des gens de chez Dell et EMC vont plancher sur « 13 chantiers comprenant entre autres les questions sur l’immobilier, les moyens généraux, le channel, etc ». Le nouvel organigramme sera effectif à partir du 1er février 2017. Si les deux responsables vont piloter cette intégration, Anwar Dahab est déjà appelé à d’autres fonctions européennes. Reste Christian Hiller qui pourrait prendre les rênes de l’entité fusionnée, mais le principal intéressé ne confirme pas. De même, le futur organigramme sera garant d’un mix équilibré entre Dell et EMC.

La machine à intégrer est lancée avec son lot de questionnement sur l’impact social d’une telle fusion. Anwar Dahab n’élude pas la question mais affirme que «  aujourd’hui, il n’y a pas de discussion sur la réduction des coûts ». Christian Hiller se veut plus pragmatique. « Il y a très peu de chevauchement entre les deux sociétés, malgré tout il y aura certainement des doublons ». Et de ne pas commenter les rumeurs des analystes qui prévoient aux Etats-Unis la suppression de 2000 à 3000 postes chez Dell Technologies. En France, Dell comprend 1500 salariés et EMC 1000.

Peu de doublons produits

Sur les offres, « il y a très peu de chevauchement là aussi », précise le DG de Dell France. Et de prendre l’exemple du stockage : « Entre les deux offres, la compétition se fait sur les produits moyen de gamme, mais cela ne représente que 5% du chiffre d’affaires. » De quoi relativiser la fin de produits comme Equallogic. « Depuis quelques années, il y a une convergence des offres stockage de Dell vers Compellent. »

Après, « les projets de stockage sont à long terme, il y aura toujours besoin de support sur les baies Equallogic et nous l’assurerons », rappelle Anwar Dahab. Et de raconter en anecdote que « mes équipes ont encore des demandes de support sur des baies Clariion vendues à l’époque du partenariat Dell et EMC ». La question sur la convergence est aussi évacuée « sur les VBlock, il n’y a pas d’intérêt de Dell à remplacer Cisco, l’offre est déjà très aboutie. Dell peut être présent sur VxRack et sur VxRail », annonce Christian Hiller.

En marche pour prendre des parts de marché

Christian Hiller, DG France d'EMC
Christian Hiller, DG France d’EMC

Et finalement, c’est bien le business qui va rythmer les premiers pas de Dell Technologies. Les comités de direction des deux entités françaises se sont réunis hier et « la discussion a principalement porté sur les synergies potentielles en matière de revenus. Quels sont nos clients, comment peut-on les adresser ensemble ? ». A partir du 1er octobre, les équipes de Dell et EMC vont travailler main dans la main. « Il y a déjà des demandes de la part de certains clients qui voient dans la fusion un intérêt pour avoir un seul interlocuteur pour son infrastructure IT », constate Christian Hiller.

Le responsable de Dell France confirme cette appétence en ajoutant que « la question actuelle au sein du datacenter est où s’arrête le support de chacun des composants, serveur, réseau et stockage ». Dans cette orientation business, la distribution va être fortement impliquée. A partir du 1er février 2017, le channel des deux sociétés sera unifié. « Les partenaires d’EMC vont certainement avoir envie de vendre du Dell, comme par exemple du serveur. Des programmes d’incentive seront mis en place », assure les deux patrons. Le cap est donc donné, il reste maintenant à attendre début février pour connaître la nouvelle organisation de Dell Technologies.

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