Dell : les serveurs AMD sont là

Les nouveaux serveurs Dell PowerEdge 6950 quadri et SC1435 bi socket
embarquent les processeurs AMD Opteron double c?ur sur socket F, et arrosent
l’entrée et le haut de gamme

Dell présente deux nouvelles lignes de serveurs de neuvième génération, déjà disponibles :

– le PowerEdge 6950 est un serveur quadri processeur en rack, construit autour de l’AMD Opteron 8000, produit haut de gamme multiusage ;

– le PowerEdge SC1435 est un serveur bi processeur 1U plutôt dedié aux applications et au HPCC (clusters de calcul), et aux PME.

Officiellement, ils ne remplacent pas les lignes de serveurs Intel, en particulier les PowerEdge 6800 et 6850 sur base Intel qui resteront au catalogue Dell encore un an, et qui de l’avis d’Eric Velfre, directeur Marketing Enterprise de Dell EMEA, « restent des produits de performance qui tirent partie de certaines fonctionnalités, comme la puissance du cache. »

Pourquoi Dell a-t-il mis fin à tant d’années de fidélité à Intel ?

Le discours du constructeur atteste de son pragmatisme : le rapport prix/performance d’AMD, tout d’abord, même si Intel rattrape une partie de son retard avec le Woodcrest; les performances applicatives sur les clusters HPC et le Web ; et le socket F, prêt pour les quadri c?urs.

« Avec AMD, nous pourrons offrir la plate-forme qui nous paraît la meilleure. Nous devenons neutres, la plate-forme aujourd’hui a un impact plus important que le processeur. » Pour autant, Intel restera un poids lourd dans l’offre d’AMD. « Les produits standards x86 ont dépassé les 50 % de part du marché des serveurs. Il nous faut encore démontrer à nos clients qu’ils peuvent aller plus loin et adopter le standard. Sur les serveurs Dell, nous visons environ 15 % de mix produit, mais Intel restera notre plus forte offre. L’extension de notre portefeuille produits va nous permettre d’étendre nos parts de marché. »

N’est-ce pas cependant un peu tard, les concurrents HP, IBM, Sun, Fujitsu Siemens, et les assembleurs ont déjà investi la place ? « La stratégie de Dell est d’intégrer une technologie quand sa courbe s’infléchit du produit innovant vers un marché de masse. Aujourd’hui, AMD est capable de fournir sa technologie et l’évangélisation des marchés est faite. »

On s’interroge cependant sur la capacité d’innovation de Dell et sur ses apports sur ses nouveaux serveurs ? « La conception de nos serveurs est signée Dell, mais notre approche reste neutre par rapport aux fabricants de processeurs. C’est pourquoi, nous nous concentrons sur le design et l’ergonomie, comme l’optimisation du BIOS ou la ventilation, ou encore sur le système d’administration, plutôt que sur les composants. Et puis il y a le support, Dell est un des rares constructeurs à assurer son propre support. »

Et comment Dell voit-il l’avenir de ce secteur ? « Nous allons évoluer vers des plates-formes dédiées à des applications. Par exemple une plate-forme de virtualisation qui ne nécessite pas de capacités disques, ou pour les PME pour lesquelles les besoins de sécurisation sont moins importants que le rapport prix/performance, ou encore une plate-forme de messagerie, comme nous l’avons fait avec Secure Exchange. »

En matière de configurations, de gains de performances et d’économie d’énergie, arrivé après les autres Dell n’apporte rien d’original. Mais ce n’est pas non plus ce qu’on attend de lui. Reste le prix : le PowerEdge SC1435 est proposé en entrée de gamme un processeur au prix de 899 euros HT, et le PowerEdge 6950 deux processeurs démarre à 5.590 euros HT. « Nous resterons sur le positionnement de notre tarification, environ 15 % en dessous de nos concurrents.«