Dell s’attaque à  la fin prochaine du support de Windows Server 2003

Le 14 juillet 2015, Microsoft mettra fin au support de Windows Server 2003 et Windows Server 2003 R2. Autrement dit, dans un an, les clients ne bénéficieront plus ni des évolutions technologiques de la plate-forme, ni de ses correctifs de sécurité avec pour conséquence d’accroitre le risque d’exposition des données de l’entreprise et que celle-ci s’éloigne des normes et règles industrielle de conformité. En d’autres termes, «  les clients n’ont pas le choix, ils doivent migrer vers les versions plus récentes [Windows Server 2008 ou, mieux, Windows Server 2012]   », affirme Christophe Bennehard, directeur de Dell Services pour la France. A titre d’exemple, une société de paiement en ligne risque de voir ses transactions interrompues, car le PCI DSS (Payment Card Industry Data Security Standard), le standard de sécurisation des transactions par cartes bancaires, ne supportera plus Windows Server 2003.

Une migration que les entreprises doivent envisager sans tarder en regard du compte-à -rebours désormais enclenché. «  Les datacenters sont des environnements critiques, en termes de calendrier on est déjà  limite, estime le responsable. Si le datacenter est important, il est peu probable que l’entreprise dispose de ressources internes suffisantes pour gérer la migration en temps et en heure.   » Selon lui, il faut 5 jours hommes pour migrer un serveur « à  la main ». Reporté à  des centaines, voire des milliers de machines, l’année qui reste avant la fin du support n’y suffira pas.

6 mois pour migrer 1000 serveurs

C’est pour répondre à  ces besoins que Dell annonce aujourd’hui Windows Server 2003 Migration Service, son offre de services de migration lancé, dans les faits, il y a un mois à  l’échelle mondiale. Avec ce service doté d’équipes dédiées localement et dans ses centres offshore, Dell entend donc assurer aux entreprises une migration sereine qui s’effectuera en plusieurs étapes. Un audit de l’existant permettra, dans un premier temps, de vérifier le volume et la nature des d’applications afin de déterminer celles qui seront compatibles avec la nouvelles plate-forme de celles qui nécessiteront un repackaging ou qui, faute de compatibilité, devront être redéveloppées ou abandonnées pour une solution alternative. Dell établit ensuite un plan de migration avec le client afin de déterminer les priorités et le calendrier des migrations avant de passer à  la migration proprement dite.

«  Pour une architecture de 500 à  1000 serveurs il faut compter 6 mois environ   », indique Christophe Bennehard qui met en avant la capacité d’industrialisation du processus mis au point par Dell pour limiter l’impact de la migration sur la production. «  Dans un environnement distribué, arrêter un poste de travail pour quelques heures n’a pas d’énormes conséquences sur la production. Dans un datacenter, l’arrêt d’un serveur peut entraîner l’interruption d’un service pour les clients ou les équipes internes. Notre savoir-faire, notamment acquis de l’expérience de l’arrêt du support de Windows XP (plus de 500 clients migrés, NDLR), nous permet de minimiser les interruptions de service dans un mode industrialisable et répétable. Il est important de bien comprendre l’environnement pour préparer la migration par vague de manière homogène.   »

Un occasion de basculer dans le Cloud

Pour cela, le constructeur texan dispose d’un ensemble d’outils de la gamme Dell Software (notamment Change Base, l’outil d’analyse automatique des applications et de leur compatibilité) et d’équipes dédiées. Une trentaine de personnes, en France, travaille chez le client sur la partie audit et calendrier. Les opérations qui ne requièrent pas une présence sur place tels le repackaging (pour rendre compatible l’application) sont traités dans les centres offshore de Dell situés en Europe centrale, Afrique du Nord et Inde. Un mode industriel qui permet de limiter les coûts que le responsable évalue à  «  moins de 1000 euros par serveur   ».

Cette migration forcée est aussi l’occasion pour le client de faire un point sur son parc applicatif ( «  certains pensent avoir 1000 applications à  migrer alors que l’audit en révèle le double   ») et changer son modèle de fonctionnement. «  En 12 ans, les technologies ont énormément évolué, rappelle Christophe Bennehard, certains clients demandent juste à  porter les applications, d’autres à  les virtualiser (celles qui ne supportent pas le modèle partagé notamment, NDLR) et d’autres encore en profitent pour mettre en œuvre le passage dans le Cloud, ce qui impose un changement d’architecture et d’applications.   » Comme la messagerie avec un basculement le plus courant vers Office 365.

22 millions de Windows Server 2003 dans le monde

L’arrêt du support de Windows Server 2003 pourrait donc directement profiter à  Microsoft Azure, le cloud public de l’éditeur de Windows qui pourrait y héberger les applications non critiques des entreprises. Dans tous les cas, ce mouvement de migration forcé est énorme. Pas moins de 22 millions de serveurs Windows Server 2003 sont en fonctionnement dans le monde. Dont un bon million en France. Dell et ses concurrents (étrangement silencieux sur la question pour l’heure) vont largement avoir de quoi s’occuper pour les 12 prochains mois.


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