Délocalisation et précarité de l’emploi : le Munci s’insurge !

Munci, emploi, précarité, délocalisation © Palto - Shutterstock

Le gouvernement et les syndicats marchent-ils sur la tête ? C’est la question que se pose le Munci, association d’informaticiens, qui proteste contre des mesures visant à augmenter délocalisations et précarité.

Le Munci proteste vigoureusement contre les récentes annonces liées aux délocalisations et à la précarité de l’emploi. L’association professionnelle des informaticiens se sent trahie, à la fois par le gouvernement et les syndicats.

« Au secours, ils sont tous devenus fous… » Tel est le message qui apparait sous le titre du dernier communiqué du Munci. Il est vrai qu’au vu des faits relevés par l’association, il y a de quoi se poser de sérieuses questions.

Premier objet de grief, celui des « colocalisations ». Terme politico-politique, qui soutient qu’une délocalisation concertée est positive, car « ça crée aussi de la valeur ajoutée en France », selon les propos du premier ministre Jean-Marc Ayrault. En résulte un prêt de 100 millions d’euros octroyé par l’Agence Française de Développement (ministère des Affaires étrangères) au secteur marocain de l’offshoring (Casanearshore).

« La France est en déficit… des mesures d’austérité (notamment budgétaires) sont imposées à tous… le chômage progresse fortement dans notre pays, y compris dans l’informatique… mais notre premier ministre en visite au Maroc n’a pas trouvé mieux que de favoriser le développement de l’offshoring au Maroc, c’est-à-dire les délocalisations d’emplois dans les centres d’appel, les services informatiques et les processus métiers ! » critique le Munci.

Précarité maximum

Autre point de conflit, la précarité de l’emploi. Certains syndicats (la CDFT, la CFE-CGC et la CFTC) seraient en passe de valider une proposition du Medef dans le cadre de l’accord sur « la sécurisation de l’emploi », visant ; un, à étendre le travail intermittent aux entreprises de moins de 50 salariés ; 2, à mettre en place un « contrat de projet à durée indéterminée ». Un concept intéressant… pour le patronat.

« Les maigres compensations offertes en retour par le patronat sont sans commune mesure avec la précarité maximum qui concernera potentiellement des millions de salariés travaillant en mode projet (tels que les prestataires de services), sans compter la concurrence abusive que ces contrats engendreront vis-à-vis des centaines de milliers de professionnels autonomes (indépendants, portage salarial) qui eux ont fait le choix d’une flexibilité. »

Là encore, les remarques du Munci font mouche. On peut en effet se demander en quoi plus de précarité assurera la sécurisation de l’emploi.

Le Munci publie deux articles détaillant ses positions. Le premier sur le soutien de la colocalisation et le second sur la sécurisation de l’emploi par la précarité.

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