Denis Olivennes, l'adversaire du téléchargement, quitte la Fnac

Le p-dg de la Fnac, qui avait acquis une réputation peu enviable auprès des internautes, prend la direction du magazine politique. Les mesures proposées par ses soins au nom de la lutte contre le piratage devraient composer un futur projet de loi gouvernemental

Dennis Olivennes change de cap. Le p-dg de la Fnac ( filiale du groupe PPR), quitte la tête de l’enseigne de « biens culturels » pour rejoindre la direction du Nouvel Observateur. Hasard du calendrier, le projet de loi issu de la mission Olivennes, devrait être présenté dans quelques semaines.

Le futur ex-patron de la Fnac avait acquis ces derniers mois une place à part dans le cœur des internautes. Chargé de piloter une mission de lutte contre le piratage, il avait clairement opté pour l’absence de dialogue et la répression.

Des mesures repressives telles que le filtrage des réseaux, la suspension des abonnements ou encore la constitution d’une « liste noire » des « pirates » avaient suscité l’ire des internautes et des associations de consommateurs. Et pour cause. La surveillance massive induite par ces propositions, mâtinée d’une dose de coups de bâtons aux contrevenants, avait fini de rebuter les internautes.

En outre, l’absence d’évocation de la licence globale dans les conclusions proposées par le comité de réflexion avait sans doute achevé de tailler à l’ancien énarque un costume d’ennemi des utilisateurs de réseau P2P (poste à poste) et de défenseur des intérêts des majors.

Bombardé héraut de la lutte contre le piratage, l’ancien énarque avait été rattrapé quelques semaines avant son départ par une sordide affaire. Le Canard enchaînéavait revélé que des DVD pirates étaient vendus à la Fnac. L’enseigne avait eu beau démentir et réaffirmer son soutien à l’industrie du disque mais, l’entaille, profonde, a tout de même laissé des traces.

De fait, le départ de Denis Olivennes tombe à pic , à l’heure où les conclusions de sa mission de lutte contre le piratage s’apprêtent à être formulées en projet de loi –au mois de juin – et, peu de temps avant que la France n’occupe la présidence de l’Europe et ne présente ce même projet à ses partenaires européens. L’ex p-dg quitte une place pour une autre, sans doute bien plus calme.