Des entreprises soumises au chantage du spam

Des entreprises reçoivent de curieux mails: « payez ou vous serez infectés »… L’escoquerie semble fonctionner

Le chantage par mail devient une pratique de plus en plus utilisée par les escrocs du Net. Selon la police britannique et des spécialistes de la sécurité informatique, des escrocs utilisent le courrier électronique pour extorquer de petites sommes d’argent à des salariés d’entreprises en les menaçant d’effacer des fichiers importants sur leur ordinateur ou d’y copier des photographies pédophiles.

F-Secure, un éditeur informatique finlandais spécialisé dans la sécurité, a révélé que le personnel d’une grande université scandinave avait été la cible d’une tentative d’extorsion de ce genre ce mois-ci. Selon Mikko Hypponen, directeur de recherche chez F-Secure, des membres du personnel ont ainsi reçu un e-mail, apparemment en provenance d’Estonie, qui indiquait que l’expéditeur avait découvert plusieurs failles de sécurité dans le réseau informatique et menaçait d’effacer un grand nombre de fichiers, sauf si les destinataires payaient 20 euros sur un compte bancaire en ligne. Bluff Une des techniques les plus employées serait la menace d’une attaque dite de « déni de service », une vague de connexions simultanées, très efficace pour paralyser un réseau d’entreprise. Dans de nombreux cas, il s’agit de bluff. Les destinataires doivent se garder d’obtempérer. « Si une personne paie, même 20 euros, ils savent qu’ils ont identifié une cible facile. Et la prochaine fois, ils pourront lui demander plus », raconte un policier. Mais selon les observateurs, les gens auraient tendance à payer ces petites sommes sans ébruiter l’affaire. « Ils s’attaquent à la petite secrétaire qui ne ferait de mal à personne. Et lorsqu’elle reçoit un de ces messages, elle se demande: ‘Qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire?’ Alors elle utilise sa carte de crédit pour effectuer le virement, en espérant que cela s’arrêtera là », a indiqué à Reuters un détective britannique spécialisé dans les délits informatiques.