Des hackers à la Maison Blanche

L’administration Obama lance un appel à embauche d’un type particulier. Les pirates sont les bienvenus

Les autorités fédérales ne les persécutent plus mais embauchent désormais les hackers. Suivant la tendance de nombre d’éditeurs de sécurité, les services de sécurité informatique américains lancent un appel à candidature.

Le département de l’information et celui du ministère de l’Intérieur ont donc proposé des emplois à ceux qui seraient en mesure de comprendre et d’analyser les outils utilisés par les pirates. Les promus auront aussi la tâche de déceler les vulnérabilités dans les systèmes fédéraux. Depuis la rallonge budgétaire demandée pour le Pentagone par le secrétaire d’Etat à la Défense, Robert Gates, l’objectif a été donné d’accroître de 80 à 250 le nombre de cyber-experts d’ici 2011.

Des actions qui interviennent après le poing sur table de Barack H. Obama et ses déclarations fracassantes sur l’état de déliquescence des réseaux américains face à une éventuelle menace. Le président américain critiquait en ce sens : « Le territoire des Etats-Unis n’est pas préparé à une attaque hostile de taille majeure contre ses intérêts et réseaux vitaux« , un constat établi à l’issu d’une simulation de cyberguerre de 60 jours.

Dès lors, c’est un véritable plan général de protection informatique que lance Barack H. Obama en incluant les r éseaux électriques, les systèmes de vols aériens, les échanges sur les marchés boursiers et les codes de lancement de missiles nucléaires.

Un signe de plus en faveur d’un renforcement des mesures de sécurité. Au début du mois d’avril, des hackers auraient réussi une manœuvre d’intrusion pour analyser l’architecture électrique du pays. Pire, ils auraient installé des programmes qui pourraient être utilisés pour perturber le système. A l’appui, un constat des services de renseignements qui auraient relevé de plus en plus d’intrusions dans les systèmes critiques du pays. La goutte d’eau qui aurait fait déborder le vase et conforté le président dans sa position.

On pourrait d’ailleurs, à peu de choses près, faire le rapprochement avec la politique initiée par John F. Kennedy de « nouvelles frontières » désirant agrandir la sphère d’influence de l’Oncle Sam aux frontières de l’espace. Sauf qu’ici, il s’agit bel et bien du cyber-espace.

Le 44ème président américain initie là une rupture avec l’administration Bush accusée d’avoir empiété sur les droits fondamentaux en renforçant le contrôle des réseaux de télécommunication et de l’internet. Un travail de fond est en train d’être réalisé. Obama, le « président 2.0 » envisagerait-il pour autant une guerre 2.0 ?