Des hackers indonésiens attaquent des sites malaisiens

Les deux pays sont actuellement en conflit pour le contrôle d’une zone maritime riche en hydrocarbures

Les pirates informatiques servent parfois les intérêts des Etats. Nous avons évoqué ici l’entraînement quasi-officiel de pirates chinois ou nord-coréens afin de préparer des cyber-attaques à grande échelle. Cette fois, ce sont des hackers indonésiens qui « offrent leurs services » à leur gouvernement en prenant part dans le conflit qui oppose l’Indonésie et la Malaisie.

Petit rappel: le conflit territorial oppose les deux pays sur une zone maritime riche en hydrocarbures de la Mer de Célèbes. La crise trouve son origine dans l’attribution le 16 février à la société Shell, par le géant pétrolier malaisien Petronas, d’une concession d’hydrocarbures. L’Indonésie affirme que cette concession empiète sur une autre concession qu’elle a attribuée dans les années 1960 aux sociétés italienne ENI et américaine Unocal. Ainsi, les visiteurs du site web du bureau du sultan de Perak, le deuxième état le plus important de Malaisie, étaient accueillis par le mot « Indonesia », sur fond rouge et blanc, les couleurs du drapeau indonésien. Les messages déroulants affichaient « l’Indonésie est unie » et « ne touchez pas à ma terre ». Par ailleurs, le site du département des Travaux publics de la Malaisie a aussi été transformé par des « defacers » et a dû momentanément être fermé. Ces pirates ont-ils agit spontanément? Difficile à dire. Les risques de manipulation dans ce type d’affaires sont importants. D’un autre côté, les esprits s’échauffent très vite dans cette région et les hackers indonésiens ont peut être ressenti une fièvre patriotique voire nationaliste. Ces trois derniers jours plusieurs villes d’Indonésie ont en effet été le théâtre de rassemblements nationalistes, des manifestants brûlant des drapeaux malaisiens et appelant à « écraser la Malaisie ».