Des résultats en demi-teinte pour Intel

La compagnie limite la casse, grâce à un catalogue riche et rapidement renouvelé. La sortie de la crise ne semble toutefois pas (encore) à l’ordre du jour

Les résultats financiers du premier trimestre 2009 d’Intel sont tombés ce 15 avril matin. L’occasion de faire un point avec Bernadette Andrietti, directrice des ventes EMEA chez Intel.

Le chiffre d’affaires du fondeur continue de diminuer. Il est tombé à 7,1 milliards de dollars, soit une baisse de 13 % par rapport au trimestre précédent et de -26 % par rapport au premier trimestre 2008. La compagnie dégage toutefois un bénéfice net de 647 millions de dollars, en progression de 176 % par rapport au trimestre précédent, mais en chute de 55 % par rapport au premier trimestre 2008.

« Nous demeurons très prudents, car les marchés restent timides, commente Bernadette Andrietti. Malgré quelques signes encourageants, nous ne semblons pas en passe de sortir de la crise. Nous espérons toutefois une reprise pour le second semestre. Bon point, les problèmes d’inventaire constatés au quatrième trimestre 2008 sont résolus. »

Concernant d’éventuels licenciements, Intel considère que la réorganisation effectuée en 2008 devrait suffire pour passer au travers de la crise. « En tout état de cause, notre budget de R&D demeurera inchangé en 2009, avec un montant compris entre 10,4 et 10,6 milliards de dollars. »

De nouveaux marchés pour sortir de la crise

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Intel tire son épingle du jeu en adressant de nouveaux marchés, comme celui des ultraportables économiques, où l’Atom règne en maître (quoique son chiffre d’affaires soit en baisse de 27 % depuis le trimestre dernier). De plus, l’adoption de la gravure en 45 nanomètres permet de réduire sensiblement les coûts de fabrication des processeurs.

Le nouveau Xeon 5500 semble également rencontrer un large succès. « Les professionnels du monde IT ont besoin d’investir. Or les Xeon Nehalem peuvent être amortis en moins d’un an. C’est un argument important pour nos clients ».

Le Core i7 ne semble toutefois pas bénéficier de la même aura. Il est vrai qu’il est actuellement essentiellement réservé au marché des gamers. Ce processeur souffre aussi de la cannibalisation des PC grand public par les ordinateurs portables. « En France, le marché des machines de bureau évolue rapidement. Ainsi, nombre de PC ont été remplacés par des ordinateurs portables disposant d’un écran de grande taille », confirme notre interlocutrice. Les machines traditionnelles doivent donc évoluer, avec l’apparition de nouveaux segments de marché : serveurs résidentiels, nettops, etc.

Le mot de la fin revient à Paul Otellini, président et CEO d’Intel : « Nous estimons que les ventes de PC ont atteint un plancher au premier trimestre et que les tendances saisonnières devraient à présent se rétablir dans tout le secteur informatique […]. Nous proposons une gamme de produits qui répond aux besoins du marché dans ses fluctuations, puisqu’elle va de l’entrée de gamme jusqu’aux hautes performances en passant par l’éco-informatique. » Malgré cette annonce optimiste, la compagnie préfère jouer la carte de la prudence. Elle ne fournit donc pas de chiffres prévisionnels pour le prochain trimestre.