Détours : l’open source, une réponse à la crise ?

Et si l’open source, auquel nous devons déjà tant, pouvait aider les entreprises à passer au travers des microcrises qui émaillent ce début de siècle ?

Nous le savons déjà, l’open source a d’indéniables qualités économiques. Les logiciels libres permettent en effet de mettre les offres des grandes entreprises à la portée des plus petites ou de donner une seconde vie au matériel qui n’est plus supporté par les éditeurs traditionnels.

Les crises du 21e siècle sont-elles dues à Internet ?

Depuis le début de ce nouveau siècle, des ‘microcrises’ semblent s’enchainer à un rythme rapide. Aux rudes périodes de correction (où tout va à vau-l’eau) succèdent de courtes périodes de répit (où les entreprises rattrapent – pour la plupart – leurs pertes).

Cette volatilité des marchés n’est finalement que le reflet du monde actuel, où une information en pousse une autre. Aujourd’hui un terrible accident de train vient endeuiller la Chine. Si vous lisez cet article dans une semaine, vous ne vous en souviendrez probablement déjà plus.

Ce phénomène, nous le devons essentiellement à Internet. Une rumeur apparait sur la Toile et c’est tout un marché qui peut s’écrouler. Nous le devons également à notre mémoire par essence limitée, qui, devant un tel flot d’informations, joue à la pile ‘fifo’ (premier entré, premier sorti).

Au final, si Internet participe à la libération des peuples, il souffle aussi indirectement sur les braises de la crise, participant à rendre la situation encore plus volatile.

Quand l’accélération n’est au final que de l’agilité

Internet accélère les choses, car c’est un média rapide où une information peut faire le tour du monde en quelques heures. Ce sont les logiciels libres qui ont permis cette révolution. Comme nous avons déjà eu l’occasion de le souligner, sans l’open source, jamais Internet n’aurait atteint la taille critique nécessaire à son explosion.

Loin de vouloir retourner en arrière, certains stratèges commencent donc à se poser la question en ces termes : « et si l’adoption de l’open source dans l’entreprise permettait d’atteindre un niveau d’agilité suffisant pour passer plus facilement au travers des microcrises qui émaillent le monde actuel ? »

Gagner en solidité et en flexibilité

En plus de sa potentielle gratuité, l’open source a en effet plusieurs vertus : il mutualise et capitalise les efforts de développement. Les programmeurs construisent ainsi un édifice solide : en premier lieu l’infrastructure (systèmes d’exploitation, piles cloud, etc.), puis les frameworks et maintenant les applications.

Il est également flexible : une entreprise peut démarrer avec un portail de base, puis lui greffer des fonctionnalités au fur et à mesure de son évolution… et de ses moyens. Fini l’informatique à papa, où le SI était un système qui devait durer 15 ou 20 ans (le temps de l’amortir).

L’open source change la société… et changera les sociétés

L’open source, c’est « une manière différente de penser son entreprise » pour Jim Whitehurst de Red Hat, « une plate-forme d’intermédiation entre différents problèmes de business, de société, de culture et de politique » pour Jean-Pierre Laisné de Bull, « une adoption devenue stratégique » pour Véronique Torner d’Alter Way.

Quelle que soit l’angle utilisé, c’est in fine la même idée qui trotte dans la tête de ces dirigeants : adopter l’open source est une des clés (pour ne pas dire la clé) qui permettra d’adapter les entreprises aux changements qui touchent notre monde.