Deutsche Telekom précise son plan de réintégration de T-Online

L’opération pourrait coûter, au total, 3 milliards d’euros à l’opérateur historique allemand

Début octobre, Deutsche Telekom annonçait son intention de réintégrer sa filiale T-Online, premier fournisseur d’accès à Internet en Europe. Il s’agit pour l’opérateur historique allemand de racheter les 26,07% qu’il ne détient pas encore dans T-Online. Le groupe allemand détient actuellement 73,93% de T-Online, le groupe français Lagardère 5,69%, le reste du capital étant flottant.

Aujourd’hui, on connaît les détails de cette opération de réintégration. La reprise se fera par le biais du rachat des minoritaires pour 3 milliards d’euros. Son objectif est ensuite de retirer T-Online de la Bourse, quatre ans après son entrée sur les marchés financiers. Deutsche Telekom compte retirer du marché les actions résiduelles de T-Online en les échangeant avec ses propres actions à un ratio fixé par des experts indépendants. Il a prévenu que ce système serait moins rémunérateur qu’une offre en cash. A la fin de cette opération, qui doit débuter le 1er janvier 2005, T-Online continuera d’opérer en tant qu’unité indépendante au sein de Deutsche Telekom sans impact négatif sur son personnel, a déclaré T-Online, ajoutant que le ratio d’échange serait déterminé dans les mois à venir. Deutsche Telekom emprunte ainsi la voie suivie par son concurrent France Télécom avec Wanadoo et Orange. Par cette réintégration, il s’agit de modifier le modèle économique des opérateurs historiques dont les activités traditionnelles, le téléphone fixe, sont en perte de vitesse. Deutsche Telekom et France Télécom se tournent désormais vers les synergies apportées par le haut débit et notamment les offres qui allient accès Internet ADSL, téléphonie, télévision… Mais pour que ces synergies fonctionnent, les maison mères doivent reprendre le contrôle intégral de leurs filiales. « L’avenir ce n’est plus l’accès à Internet seul, c’est le ‘triple play' », a ainsi expliqué le patron de Deutsche Telekom, Karl-Uwe Ricke. « Les clients ne veulent avoir affaire qu’à un interlocuteur » dès lors qu’ils achètent des services à haut débit pour des utilisations diverses, a-t-il ajouté, en soulignant que la réintégration renforcerait les synergies et éviterait les doublons, voire la cannibalisation existant aujourd’hui entre les activités Internet et la téléphonie fixe du groupe allemand. Cette opération pourrait avoir des conséquences en France puisque T-Online possède Club-Internet. Dans un marché en proie aux consolidations, le FAI français pourrait bien susciter les convoitises.