Devoteam : ‘Nous ferons mieux que le marché’

La SSII spécialisée dans l’infrastructure des SI et dans l’intégration
télécoms est en pleine forme. Rencontre avec Godefroy de Bentzmann,
co-président du directoire

Créé en 1995, Devoteam est une affaire qui roule. La SSII affiche une belle santé avec un chiffre d’affaires 2006 en progression de 34% à 266,7 millions d’euros et un résultat opérationnel en hausse de 57% à 21,8 millions.

Le groupe français, spécialiste de l’infrastructure des systèmes d’information avec l’intégration de la brique télécoms, enchaîne les contrats et surtout, multiplie les acquisitions. Un moyen de conforter ses positions en Europe au moment où de nouvelles technologies poussent les entreprises à rechercher de nouveaux modèles.

Dernier épisode en date, l’acquisition des activités européennes d’auSystems. L’occasion de rencontrer le co-président du directoire de la SSII, Godefroy de Bentzmann.

Que va vous apporter cette nouvelle acquisition ?

A court terme, le rachat d’auSystems nous offre une meilleure présence en Europe, notamment en Italie où la SSII emploie 300 collaborateurs. Cette meilleure position en Italie est d’ailleurs stratégique pour nous car la pays compte de nombreux gros clients potentiels. A moyen terme, ce rachat nous permet d’accompagner un nouveau départ du marché. En effet, le secteur est aujourd’hui bouleversé par l’arrivée de nouveaux acteurs, de nouveaux modèles de nouvelles technologies comme la convergence. auSystems s’est spécialisé dans le domaine des réseaux de nouvelle génération (Next Generation Networks), basés sur la convergence telecoms-IP, son acquisition nous permet donc de nous renforcer dans ce domaine. Ce qui nous permet de jouer tous nos atouts dans ce nouveau contexte.

Qu’est-ce qui vous différencie de vos concurrents ?

Nous sommes un spécialiste de l’infrastructure et des télécoms, qu’il s’agisse de conseil ou de technologie. Nous proposons une vision très large tout en étant à taille humaine. Nous constituons une alternative aux géants du marché comme Capgemini ou IBM.

Notre taille et notre stabilité dans le management sont des atouts importants. Les entreprises ont besoin de spécialistes mais surtout de gens impliqués. Par exemple, il ne faut pas que le management change tous les jours afin d’établir une relation de confiance.

Allez-vous sortir du périmètre des grands comptes ?

Nous avons 700 clients et adressons les grands comptes du CAC 40. Mais nous élargissons notre cible vers les grosses PME. C’est un marché très différent et très disputé. Tout le monde ne peut pas y être, le coût d’acquisition d’un client de ce type est beaucoup plus élevé.

Le Syntec prévoit une bonne année pour les SSII, quels sont vos objectifs ?

L’année est en effet plutôt bien partie. Nous avons des objectifs de croissance significatif : nous ferons mieux que le marché (ndlr : le Syntec table sur 6 à 8% de croissance). Nous visons 360 millions d’euros de chiffre d’affaires, notamment grâce à l’apport de 40 millions d’auSystems. Et on ne s’interdit pas d’autres acquisitions afin de nous renforcer dans nos pays.

Pour accompagner votre développement, allez-vous massivement recruter ? Eprouvez-vous des difficultés ?

Nous devons embaucher des centaines d’ingénieurs. Mais nous observons des tensions sur le marché de l’emploi, c’est difficile. Mais cette relative pénurie a un côté positif : elle permet d’augmenter les tarifs de nos prestations.