Didier Lombard quitte vraiment France Telecom cette fois

Sous la pression syndicale mais aussi patronale, l’ancien dirigeant Didier Lombard renonce à son poste de conseiller spécial. Un titre prétexte à retraite dorée, selon les syndicats.

Didier Lombard a cédé à la pression. Il renonce à ses fonctions de conseiller spécial Stéphane Richard, P-dg de France Telecom – Orange depuis le 1er mars 2011. « Dans l’intérêt de France Télécom, entreprise à laquelle j’ai consacré la plus grande partie de ma vie professionnelle, j’ai décidé de renoncer aujourd’hui aux fonctions de Conseiller qui m’ont été proposées lorsque j’ai remis mon mandat de Président du Conseil d’Administration, et de quitter l’entreprise », peut-on lire dans un communiqué de l’entreprise, selon ITespresso.fr.

L’attribution de ses nouvelles fonctions avait suscité une polémique avec des syndicats comme la CFE-CGC/UNSA qui dénonçait « les artifices juridiques utilisés par Monsieur Lombard pour se maintenir à l’intérieur du Groupe ». En fin de semaine dernière, l’union syndicale a commencé à diffuser une pétition au ton tranché (« Lombard, dégage! ») considérant que le « comportement indécent » de Didier Lombard « avait précipité une entreprise de 130.000 personnes « dans une crise sociale sans précédent » (plans massif de suppressions de postes, vague de suicides de salariés, baisse du chiffre d’affaires…).

Selon le même syndicat, la prise de nouvelles fonctions de conseiller senior pour le compte de France Telecom ne servait qu’à lui permettre de bénéficier d’avantages salariales qui suscite un vif débat en interne (plan de stocks options associé à la clause dite de « départ à retraite »). L’évolution du statut de Didier Lombard au sein de France Telecom a commencé à faire du bruit au niveau de la sphère patronale et du gouvernement.

Ainsi, Laurence Parisot, Présidente du MEDEF, a déclaré hier que l’ex-patron de France Telecom devait « se poser les questions » de son départ. Dans son communiqué, Didier Lombard précise qu’il « regrette les souffrances et sans doute aussi les incompréhensions liées au besoin impérieux de changements » et qu’il souhaite le retour au « calme » et la « sérénité » du groupe sous la direction de son successeur, Stéphane Richard.