Les acteurs américains du numérique jouent le jeu de la transparence en matière de diversité. Après Google, LinkedIn et Yahoo, Facebook a publié mercredi 25 juin ses statistiques. Sans surprise, la sous-représentation des femmes et de minorités ethniques est très marquée. Elle l’est plus encore dans l’informatique – du développement d’applications au top management.
La main-d’œuvre chez Facebook – plus de 6 400 personnes dans le monde – est constituée à 69% d’hommes et à 31% de femmes. Le fossé se creuse dans les métiers IT : 85% des informaticiens employés par le réseau social sont des hommes, seules 15% de femmes sont impliquées. Chez Yahoo, les chiffres IT sont similaires, mais le groupe dirigé par l’ingénieur Marissa Mayer affiche un taux plus élevé de femmes (37%) parmi ses 12 200 employés. De son côté, LinkedIn emploie 39% de femmes et 61% d’hommes sur un total de 5 400 collaborateurs.
Le 28 mai dernier, Google a été le premier à publier ce type de statistiques, en indiquant que 70% de ses 50 000 employés dans le monde sont des hommes, le plus souvent blancs. Les femmes ne constituent donc que 30% de l’effectif total de la firme de Mountain View. Elles sont moins nombreuses encore dans l’informatique (17%) et l’encadrement (21%). Chez Facebook et Yahoo le leadership est masculin à 77%.
Pour expliquer cette situation, Google et ses rivaux mettent l’accent sur la pénurie de main-d’oeuvre féminine qualifiée pour les emplois techniques. En 2013, 74% des travailleurs américains dans l’informatique et les mathématiques étaient des hommes, selon le ‘Bureau of Labor Statistics’. Aux États-Unis toujours, seuls 12 à 18% des jeunes diplômés IT sont des femmes. Elles sont donc encore trop peu nombreuses à opter pour un cursus en ingénierie ou en sciences et technologies. Par ailleurs, les plus déterminées d’entre elles se heurtent au plafond de verre lorsqu’il est question de se hisser au sommet de la hiérarchie.
Facebook, Google et consorts se sont engagés à promouvoir la diversité et investissent dans des programmes de formation et apprentissage au féminin, par exemple « Girls who Code » ou l’initiative « Made With Code ». « Nous avons un long chemin à parcourir, mais nous sommes complètement engagés pour atteindre une plus grande diversité chez Facebook et à travers l’industrie », a assuré Maxine Williams, responsable de la diversité au sein de la plateforme.
Si la Silicon Valley joue la transparence en matière de diversité, ce n’est pas le cas de la French Tech. Et ce malgré des initiatives louables – dont celle de l’association Duchess France – et la publication d’un récent rapport mettant en lumière la sous-représentation des femmes dans l’informatique (lire : Mixité hommes-femmes : informatique, l’exception macho ?). Notons, par ailleurs, que la France n’est pas friande de statistiques ethniques, contrairement aux États-Unis qui recensent les populations en fonction de leur origine supposée.
crédit photo © Nikolai Sorokin – Fotolia.com
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