Dossier BI : un marché de 1,71 milliard d’euros

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Etat des lieux de la BI (Business Intelligence) en France,

La Business Intelligence, pour qui ? Pour quoi faire ?

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Page 1 ? Sommaire

Page 2 : La BI française croît de 14 % en 2007

Page 3 : La BI dans l’entreprise et les niveaux de maturité

Page 5 : Plus de BI pour les finances et pour plus d’utilisateurs

Page 6 : Un marché immature en pleine évolution

Page 7 : Plus quatre milliards de dollars pour le CPM !

Page 8 : Quels autres leviers et secteurs économiques promettent le plus ?

Page 9 : Le mid-market réclame aussi une BI évoluée

Page 10 : Et si la BI finissait par se diluer dans les progiciels?

Les entreprises françaises ont presque toutes adopté la BI. Néanmoins, le décisionnel hexagonal n’en est qu’au stade de l’adolescence, et reste peu diffusé dans l’entreprise

Début 2007, IDC a mené une enquête multisectorielle sur la BI en France, auprès d’un panel de 200 entreprises employant entre 500 et plus de 5.000 employés.

Un taux d’équipement apparemment important

Lors de cette enquête, 87 % des entreprises affirmaient être équipées d’une application décisionnelle ou de Business Intelligence. Le cabinet IDC mentionne par ailleurs que 100 % des entreprises non équipées alors projetaient néanmoins de mettre en place dans les prochains mois ou les prochaines années une application décisionnelle. Ce qui confirme bien le fort dynamisme du marché en 2007 mentionné en début de dossier par l?étude de Pierre Audoin Consultants (PAC).

Parmi les sociétés équipées, 30 % précisent qu’elles ont déployé ces solutions dans tous les départements de l’entreprise. Et si l’on examine les services les plus concernés, on retrouve en tête les services en lien direct avec l’argent. Ainsi, l’Administratif/Financier est le service plus cité à 73 %, suivi du Commercial-Ventes à 42 %, tandis que les Achats (et donc les dépenses) n’arrivent qu’en septième position à 19 % ! Assez logiquement, on retrouve la direction générale à égalité au second rang (42 %) qui assure le pilotage de l’entreprise, suivie de l’informatique (32 %) qui gère le plus souvent le budget le plus conséquent.

La BI analyse d’abord les flux financiers

Assez logiquement, la gestion financière (à 80 % !) arrive au premier rang des préoccupations des entreprises, qui veulent, à juste titre, maîtriser et optimiser les flux financiers de leur organisation. Une démarche qui passe par la compréhension et la mesure.

Logiquement, il leur faut déterminer comment gagner au mieux cet argent… C’est pourquoi la gestion commerciale est en seconde position à 50 %, suivie de l’analyse de la gestion de la relation client à 34 %. L’optimisation de la production arrive à égalité avec la gestion de la relation client à 30 %, juste avant la logistique (25 %) et la gestion des approvisionnements (22 %).

Le tableau global illustre donc la vision financière de l’activité. On pense avant tout à regarder le porte-monnaie, pour enfin se pencher sur l’origine de ces gains, la production et les approvisionnements. Pourtant, comment optimiser les ventes si la production plombe les coûts ?

Il y a quelques années, le PDG d’une grande régie automobile constata que ses vendeurs positionnaient leur entreprise comme ‘constructeur de voiture’. Il mit tout en ?uvre pour qu’ils pensent surtout que la société ‘vendait des voitures’. Mais, pendant ce temps-là, il a surtout fait en sorte d’optimiser les chaînes de production et d’approvisionnement pour améliorer le prix de revient et la qualité.

Le tertiaire gagnerait parfois à s’inspirer des industriels qui raisonnent toujours en coûts optimisés et ensuite en gains. Certes, la vente rapporte, mais la vente de quoi ? Et comment votre produit arrive-t-il dans les mains du commercial ?…

La démocratisation attendra

Seules 30 % des entreprises (de 500 à 5.000 salariés?) ont ouvert l’accès au décisionnel à plus de 100 utilisateurs, tandis que 53 % d’entre elles le limite à moins de 50 employés. Pourtant, le plus gros effort sur un projet BI reste le déploiement de la plate-forme. Un effort de plusieurs centaines de milliers d’euros finalement pour bien peu d’utilisation. Un argument complexe à défendre en période de réduction des coûts.

Et quels types d’outils utilisent donc ces entreprises ? Essentiellement le reporting (88 %) et le requêtage (84 %), et plus modestement l’analyse multidimensionnelle (46 %).

On constate donc que la BI en est encore au stade de la puberté dans les entreprises françaises. Espérons qu’elles vivront une adolescence rebelle et généreuse, pour aller contre le discours de nombre de décideurs dits de ‘haut niveau’ qui souhaitent souvent se réserver leur jouet, certes très utile, mais pour leur propre vision. Une information ne prend de valeur que si elle est diffusée et partagée au plus tôt par tous les intéressés.