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Dossier BI : un marché de 1,71 milliard d’euros

Un marché immature en pleine évolution

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Page 1 ? Sommaire

Page 2 : La BI française croît de 14 % en 2007

Page 3 : La BI dans l’entreprise et les niveaux de maturité

Page 4 : La Business Intelligence, pour qui ? Pour quoi faire ?

Page 5 : Plus de BI pour les finances et pour plus d’utilisateurs

Page 7 : Plus quatre milliards de dollars pour le CPM !

Page 8 : Quels autres leviers et secteurs économiques promettent le plus ?

Page 9 : Le mid-market réclame aussi une BI évoluée

Page 10 : Et si la BI finissait par se diluer dans les progiciels?

Priscilla Stanley pour Pierre Audoin Consultants et Alain Pétrissans pour IDC France nous donnent leurs impressions sur l’état du décisionnel en France et les tendances porteuses. Sans langue de bois !

La mesure et l’analyse du marché permettent toujours de relativiser les discours des éditeurs et de certains gourous, forcément intéressés. Si faire passer des messages permet ‘d’éduquer le marché’, certaines vérités moins plaisantes sont pourtant bonnes à entendre.

Un marché vieux-jeune en pleine ébullition

« Le décisionnel est déjà un vieux marché, puisque les premiers datawarehouses sont nés il y a vingt ans. Pourtant, ce marché n’est toujours pas mature, en toujours en pleine évolutio », lance clairement Alain Pétrissans, directeur des études chez IDC France.

En matière de technologies de l’information, une période de vingt ans semble effectivement une éternité. Et il est étonnant de constater que la BI se répand à un rythme finalement plutôt lent.

Mais déjà les divergences marquées apparaissent, comme le souligne Priscilla Stanley, consultante chez Pierre Audoin Consultants (PAC) : « On distingue deux types de familles sur ce marché. Les solutions tout-en-un (logiciel, m atériel, infrastructure dédiée…) avec des sociétés comme Teradata ou HP avec Neoview. Ces offres sont essentiellement destinées à équiper les grandes, voire très grandes, entreprises. Quant à Business Objects, Cognos et SAS, leurs offres reposent sur une plate-forme BI ouverte avec gestion des performances de l’activité. Pour des raisons historiques, le premier est présent chez les PME/PMI, tandis que les deux autres adressent plutôt les grandes entreprises. Enfin, Microsoft effraie tout le monde, avec ses solutions et son infrastructure moins chère, simple à utiliser, et ne nécessitant pas forcément le recours à des informaticiens. »

Autre phénomène mentionné par Alain Pétrissans, l’arrivée, ou le retour, des éditeurs de SGBD : « Si on rencontre des entreprises spécialisées comme Business Objects/ALG Software, SAS, ou Cognos, il faut aujourd’hui également compter avec les éditeurs traditionnels de bases de données qui reviennent en force. »

« Ainsi, Oracle s’est enrichi de l’ETL Sunopsisdes technologies analytiques de Siebel, et des solutions d’analyse de la performance d’Hyperion. De même, IBM a acquis l’ETL Ascential et développé fortement son offre BI. Enfin, Microsoft a proposé le premier sa base de données SQL Server avec un moteur Olap inclus, et lance actuellement ses solutions de restitutions évoluées avec PerformancePoint. »

Quant aux discours des éditeurs sur l’orientation marquée vers les PME/PMI, avec des prix étudiés et une utilisation simplifiée, la réalité sur le terrain semble bien différente. « Les PME de 200 personnes se contentent généralement de faire de la BI sous Excel. Et cela leur suffit tant qu’il y a assez de lignes et de colonnes », rapporte, amusée, Priscilla Stanley.

Le pactole de la consolidation et de l’élaboration bud gétaire

Les entreprises ont longtemps fonctionné en silos (et beaucoup continuent), avec des services ne communiquant pas entre eux. Résultat : des applications multiples dans l’entreprise qui échangent peu ou pas directement les informations.

« On constate dans une grande partie des entreprises la coexistence distincte de 5 à 6 bases de données différentes, correspondant à autant de silos départementaux ou métiers. C’est pourquoi la majorité des projets BI actuels intègrent forcément une consolidation des données vers une plate-forme commune avec un référentiel unique. Cette intégration représ ente d’ailleurs 16 % du marché des services BI, et 8 % de la vente de licences » , affirme Alain Pétrissans.

À écouter les éditeurs, il n’y en a que pour le CPM (Corporate Performance Management)? Pourtant, d’autres leviers semblent également prometteurs.

« Certes, la gestion de la performance est la tendance porteuse, comme le montrent les rachats récents. Toutefois, il convient de distinguer les quatre sous-segments de la BI pour déterminer les leviers. En effet, le reporting se révèle plutôt saturé (avec essentiellement un peu de ventes de licences), et la consolidation statutaire et réglementaire alimente un peu le marché. En revanche, les deux sous-segments les plus dynamiques sont l’analyse prédictive (incluant des simulations à base de scénarios) avec des porte-drapeau comme SPSS et SAS, et surtout l’élaboration budgétaire avec des acteurs comme Oracle/Hyperion, Cognos ou ALG Software », analyse Priscilla Stanley.

Mais si, la démocratisation va finir par arriver !

« Aujourd’hui, les entreprises comptent finalement peu d’utilisateurs de BI. Le levier de la démocratisation des outils BI devrait doper la vente des licences, et ce aussi bien pour les applications analytiques (tableau de bord métier) que pour le reporting lié à la consolidation financière. Par ailleurs, la demande et l’utilisation de ces outils touchent désormais presque tous les départements des organisations », explique Alain Pétrissans.

« Cette extension fonctionnelle du champs d’action de la BI est d’ailleurs favorisée par un moindre investissement. En effet, le coût portera essentiellement sur les licences, et moins sur l’intégration ou les prestations, puisque les plates-formes sont déjà en place », ajoute même Priscilla Stanley.

De la BI partout, et même en Open source ?

« On note une forte cannibalisation budgétaire et fonctionnelle de la BI sur d’autres secteurs comme le CRM ou l’ERP. Ainsi, le CRM fait appel à l’analytique pour définir des indicateurs-clés, afin de calculer l’impact d’une décision (baisse du prix d’un produit par exemple) et d’en mesurer les conséquences. Par ailleurs, l ‘open source fait également son apparition dans le reporting de masse avec des sociétés comme Talend (avec ses solutions basées sur un ETL éponyme open source). En revanche, ce mouvement reste cantonné au segment de la restitution et pas du tout sur l’analytique », assure Alain Pétrissans.

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