Dossier spécial : Open Source, comment, pour qui, pour quoi?

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L’engagement des éditeurs sur l’Open Source est indéniable, une stratégie
professionnelle se construit. Serait-ce au détriment de la communauté ?
Silicon.fr fait le point sur cette tendance qui n’a pas fini
d’influencer tout le marché?

La suite de notre dossier…

1 ? Le marché de l’open source

>>>>> 2 ? Les motivations de l’open source

3 ? Les acteurs du marché 4 ? Et Microsoft dans tout ça ? Microsoft et interopérabilité… 5 ? Retour sur 2006, une année charnière 6 ? Perspectives 2007

2 ? Les motivations de l’open source

Dix-huit projets open source ont drainé plus de 2 milliards de dollars d’investissements. Ils représentent à eux seuls plus de 90 % des investissements dans le monde du libre, ce qui vient démontrer que tout le monde est loin de bénéficier d’un même traitement, et surtout que si de grands acteurs ? comme IBM, Novell ou Oracle ? investissent ce marché, ce n’est sûrem ent pas dans une approche philanthropique !

Certes, certains fonds à l’image d’Intel Capital investissent sur des projets prometteurs de start-ups, mais la loi de l’économie se doit de l’emporter à un moment ou à un autre.

Alors, quels sont ces projets open source qui séduisent les entreprises et emportent la mise ?

Chez les développeurs, les motivations sont claires : 80 % s’entre eux, interrogés par la Harvard Business School, se sont déclarés attirés par de nouvelles connaissances et compétences, et 50 % par le partage de ces mêmes connaissances et compétences. Mais l’argent n’est jamais bien loin, 50 % ont indiqué qu’ils ont été payés pour travailler sur des projets open source ou qu’ils espèrent gagner de l’argent en étant recrutés pour travailler sur ces projets.

Ils passent pour 22,5 % d’entre eux moins de 2 heures par semaine à développer de l’open source (en moyenne une heure par semaine), et pour 7,1 % plus de 40 heures (en moyenne 50 heures par semaine). La moyenne de temps passée par les développeurs sur des projets open source est de 11,4 heures par semaine.

Chez les acteurs du marché qui participent au développement et à la diffusion de l’open source, les motivations affichées ont parfois de quoi faire rêver : ‘la sensation d’appartenir à une communauté’ et ‘la lutte contre les logiciels propriétaires’ côtoient ‘la volonté de ne pas trahir la communauté des développeurs’ et ‘la réduction du marché des grandes sociétés du logiciel’ !

Un peu plus de réalisme serait de bon aloi ! La Harvard Business School, encore une fois, révèle que la motivation des contributeurs est à 34 % économique, à 19 % altruiste, et mélange allègrement les deux chez les autres.

– Une classification des projets open source

On peut discerner plusieurs types de projets open source : les projets orientés exploration et R&D drainent les meilleurs programmeurs qui offrent la meilleure qualité de code ; les projets orientés utilitaires se développent sur une multitude de sous projets ; la SOA (service oriented architecture) est probablement l’approche de l’open source la plus solide et robuste, et concerne bien évidemment tous les autres domaines, mêmes propriétaires.

Segmentation des projets open source, source Harvard Business School

On peut aussi qualifier les projets open sources en deux camps : un premier (‘Cluster 1‘ dans le schéma qui suit) qui réunit un nombre très limité de projets qui en revanche bénéficient de la quasi-totalité des investissements ; et un second (‘Cluster 2‘) qui réunit tous les autres et innombrables projets open source qui ne bénéficient d’aucun budget, or celui que leurs consacrent leurs développeurs.

Projets open source investis, source Harvard Business School

Le ‘Cluster 1‘ a capté 99,99 % des investissements des investissements dans le monde de l’open source, le ‘Cluster 2‘ 0,01 % ! Ici, pas de secret : Linux a drainé 73 % des investissements, et si on ajoute Firefox et OpenOffice, c’est 92 %…

Il est nécessaire de mettre fin à une idée reçue : si 91 % des projets open source tournent sous Linux, 75 % et pas des moindres (Firefox, JBoss, ShugarCRM, etc.) tournent sous Windows. Hors les systèmes d’exploitation, les grands projets open sources restent pragmatique et n’échappent pas à la première plate-forme du monde, Microsoft Windows, même si ce dernier est très loin d’être un contributeur à la communauté.