Dossier spécial VoIP/ToIP : le tour de la question

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Migration, technologies, avantages et limites, études de cas, idées reçues : Silicon.fr fait le tour des communications IP en 17 articles

Un environnement pas si propice à la ToIP

Certes les technologies de la VoIP évoluent très vite… mais pas aussi rapidement que l’infrastructure des entreprises. Il reste encore de vieux PABX, les réseaux locaux ne sont pas généralisés et la facture téléphonique n’est pas unanimement jugée élevée.

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Fin 2007, le cabinet d’études Scholè Marketing, spécialisé sur les services numériques et la convergence médias-télécoms-informatique, a publié son “Observatoire annuel 2007 de l’IP Convergence dans les entreprises”. Objectif : mesurer le passage à l’IP des entreprises installées en France, leur usage des télécoms, la notoriété et la pratique de la TOIP, les motivations et les freins à la migration. Le panel regroupait 2 345 entreprises multisites et 2 656 établissements monosites (de plus de 10 employés).

Des PABX et IPBX omniprésents pour longtemps

L’étude révèle sans surprise que les entreprises sont globalement très équipées en PABX ou IPBX. Un taux qui augmente assez logiquement avec le nombre d’employés, mais reste en moyenne assez élevé. On constate une entrée de marché jusqu’à 250 employés, avec un écart en faveur des entreprises multisites face aux sociétés monosites. « De nombreuses entreprises, comme les usines par exemple, ne nécessitent pas forcément les services évolués des PABX. Une connexion directe à un opérateur suffit amplement pour répondre à leurs besoins », explique Nicolas Mestoy, directeur chez Scholè Marketing. À partir de 250employés, les sociétés monosites sont équipées à 100 % contre un peu moins pour les multisites. Les fonctions offertes par les PABX sont nécessaires à leur bonne marche : mutualisation de lignes (un abonnement pour plusieurs utilisateurs), déploiement de règles téléphoniques selon les utilisateurs, annuaire commun, ventilation des coûts téléphoniques par service, souplesse d’installation et de modification des postes téléphoniques, sélection directe à l’arrivée, serveur vocal interactif, fonctions de centre d’appels…

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Alors que pour un PABX, la durée moyenne d’investissement ou d’amortissement s’étale entre sept et dix ans, on constate que 30 % du parc seulement a plus de six ans. Cela pourrait éventuellement représenter un frein financier à la migration vers la VOIP. « Les politiques de réduction des coûts et de maîtrise des dépenses poussent les entreprises à prolonger la durée d’utilisation de leurs PABX de deux à trois ans supplémentaires », rapporte Nicolas Mestoy.

On peut néanmoins penser qu’une grande partie des 65 % d’entreprises équipées depuis de moins de cinq ans disposent de modèles “VOIP ready”, et plus encore les près de 40 % qui le sont depuis moins de trois ans. Face aux nombreuses entreprises se satisfaisant de l’existant sans se poser de questions, opérateurs et prestataires devront « évangéliser » et démontrer concrètement les nombreux avantages de la VOIP.

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Des réseaux locaux à développer

Si les entreprises sondées disposent généralement d’un accès Internet à haut débit (92 à 96 %), on peut s’étonner que seules 62 % des sociétés monosites aient déployé un réseau local. Une proportion qui augmente heureusement à 77 % pour les organisations multisites. On retrouve d’ailleurs quasiment ces chiffres pour les sites Internet, ce qui laisserait logiquement penser à une cohérence liée au stade de maturité informatique. Pour déployer la VOIP et bénéficier d’un réseau unique voix/données encore faut-il disposer d’un réseau local. À moins que la VOIP ne soit l’occasion d’en déployer un…

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Facture téléphonique : pas si élevée ?

Parmi les avantages à passer à la VOIP, on met souvent en avant la gratuité des communications intersites. Justement, les entreprises affirment que 22 % de leurs appels sont concernés, contre 21 % en intrasite et 57 % vers l’extérieur. Sur les établissements monosites, les appels extérieurs représentent 80 % des communications.

L’étude a demandé aux entreprises leur opinion sur leur facture téléphonique. Si 50 % des sociétés monosites et 35 % des multisites la jugent peu élevée ou au juste prix, 30 % des premières et 41 % des secondes l’estiment élevée ou très élevée. La réduction des coûts de télécommunications reste donc un atout essentiel. Certes, les opérateurs proposent des tarifs globalisés et en volume sur la téléphonie classique ; mais la VOIP permet entre autres la gratuité intersite et des mécanismes de forfait avec routage des appels sur un même site.

On regrettera que 21 % à 25 % des sondés ne sachent pas évaluer si la facture téléphonique de l’entreprise est satisfaisante ou trop élevée.

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