Dossier spécial VoIP/ToIP : le tour de la question

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Migration, technologies, avantages et limites, études de cas, idées reçues : Silicon.fr fait le tour des communications IP en 17 articles

Les nouvelles générations d’équipementiers et d’opérateurs

Les fabricants de téléphonie cherchent à renforcer leurs positions et attaquent les PME et TPE, tandis que les équipementiers issus de l’informatique s’attaquent aux grands comptes. Résultats : de nouvelles offres et déjà une concentration des nouveaux opérateurs.

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Avec l’avènement de la TOIP, les gros équipementiers accompagnent un marché de renouvellement des matériels réseau vers l’incontournable ascension de la TOIP. Deux tendances historiques se retrouvent à la croisée des chemins, avec des philosophies différentes qui influent sur l’évolution de ces technologies.

Pur IP ou converti : étendre sa position ou prendre des parts

« Une catégorie d’acteurs issus des réseaux de données informatiques comme Cisco ont tout intérêt à capter le marché de la VOIP. À l’occasion d’un nouveau site, leurs offres purement IP sur le réseau local peuvent tout à fait convenir. En face, les équipementiers téléphoniques traditionnels comptent bien préserver et transformer leurs parts de marché, VOIP ou non. Déjà présents dans les entreprises via les installations existantes, ils sont bien placés pour leur proposer une migration de génération (IP ou non) via trois actions : la fourniture de cartes TDM (téléphonie traditionnelle), la livraison de cartes IP pour PABX ou IPBX pur. Cette forte présence sur le territoire peut aussi représenter un atout important pour des acteurs comme Alcatel-Lucent, par exemple, pour prendre des parts sur le bas du marché »,analyse Bruno Teyton, consultant Telecom chez IDC France.

La bataille commerciale s’engage d’ailleurs sur tous les segments du marché comme le confirme Frédéric Faivre, consultant à l’Idate (Institut de l’audiovisuel et des télécommunications en Europe) : « La base installée des IPBX provient généralement d’une évolution du parc des PABX déjà installés. Néanmoins, on rencontre de plus en plus les acteurs originaires du réseau informatique comme Cisco. Et les équipementiers traditionnels de la téléphonie, comme Alcatel-Lucent, sont en période de conquête sur les entreprises de moins de 1 500 postes. Avec sa solution BICS [ndlr : Business Integrated Communications Solution, serveur unique incluant téléphonie, messagerie, gestion du réseau, centre de contact et communication unifiée], Alcatel-Lucent veut toucher le marché des PME/PMI face à Cisco ou Aastra-Matra, en proposant des offres jusque-là réservées aux grandes entreprises (serveur vocal interactif, centre de contact, numéro unique, XML…). »

Autre phénomène intéressant sur le bas du marché (entreprises à moins de 20 postes) : les offres de type Box se multiplient. Et les analystes de préciser que l’on trouve de plus en plus de prestataires de proximité proposant leur propre solution reposant sur l’IPBX logiciel Open Source Asteriks.

L’examen des parts de marché en 2007 montre qu’Alcatel-Lucent conserve une avance sur le segment encore actif de la téléphonie traditionnelle ou hybride, tandis qu’Aastra-Matra et Cisco s’installent confortablement sur celui de la téléphonie IP.

Équipementier Pur IP IP/TDM (en lignes de postes)
Alcatel-Lucent 30 % 40 %
Aastra-Matra 20 à 25 % 30 %
Cisco 20 à 25 % 0 %

Source : Idate 2007

De nouveaux opérateurs bousculent les idées

« Deux catégories d’opérateurs cohabitent sur ce marché : les opérateurs de téléphonie plutôt traditionnels, et les opérateurs VOIP. Depuis la libéralisation, France Telecom peine à fidéliser sa clientèle TPE/PME. En revanche, les opérateurs télécom alternatifs, via les offres sur les données et la connexion internet, ont renforcé leurs positions sur la téléphonie via la TOIP, face à l’opérateur historique. Les opérateurs VOIP sont en pleine concentration. Ces acteurs ont fait bouger le marché et les idées, comme pour les offres de Centrex IP. Ils ont démontré que l’on pouvait apporter un service de qualité de bout en bout sur le réseau. Toutefois, on constate qu’une meilleure professionnalisation reste indispensable pour adresser correctement le marché des entreprises. Quelques acteurs “pur VOIP” survivent, mais il reste peu de place »,lance Bruno Teyton.