Internet est-il prêt pour l’Internet des Objets ?

Internet des Objets
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Après avoir connecté les ordinateurs, les smartphones ou les documents, Internet s’apprête à connecter des dizaines de milliards d’objets. Quels sont les enjeux de cet « internet des objets » ? Quels sont les risques pour l’infrastructure ? Quelles sont les opportunités pour les entreprises ? Ce dossier vous est proposé par Philippe Ducellier pour Silicon.fr.

Focus sur Linky d’ERDF, le compteur connecté qui rend les bâtiments plus « Green »

LinkyUn des enjeux majeurs de l’Internet des Objets est effectivement l’écologie (le « Green IT ») et l’efficience énergétique. En rendant le réseau électrique plus intelligent, la consommation peut-être considérablement lissée, voire réduite.

Le « smart grid » (réseau électrique intelligent) est simple sur le papier. Mais il est nettement plus compliqué à mettre en place. Ce qui explique pourquoi un agent d’EDF doit, aujourd’hui encore, relever manuellement les compteurs ou que l’énergie est facturée à l’utilisateur en s’appuyant sur des estimations et pas sur une consommation réelle.

Linky, le nouveau compteur d’ERDF, est cependant en train de faire évoluer les choses.

« Linky c’est un compteur, mais c’est aussi un système d’information associé », précise Électricité Réseau Distribution France, filiale à 100 % du groupe EDF en charge des réseaux de distribution d’électricité pour 95 % du territoire métropolitain. Avec ce nouvel Objet connecté « les interventions comme le relevé des compteurs, le changement de puissance ou la mise en service peuvent désormais être réalisées à distance. La facture est calculée sur la base de consommations réelles […] Le client est libéré de la contrainte du rendez-vous ».

En cas de panne sur le réseau, Linky facilite aussi le diagnostic et devrait ramener le délai d’intervention, selon ERDF, de 5 jours à moins de 24 heures.

D’ici 2018, ce sont 35 millions de compteurs communiquant Linky qui doivent être installés, pour un coût total de l’opération estimée à 4 milliards d’euros. « C’est une première mondiale », se félicite la filiale d’EDF. « Le projet Linky en France, par son ampleur et ses ambitions, est suivi avec attention par le reste du monde ».

Mais pour arriver à cette optimisation, ERDF a également dû mettre en place toute une infrastructure autour du boitier pour faire transiter les informations. Le premier niveau de communication part du compteur Linky (chez le client) et arrive au poste de distribution local. Les informations sont transmises via un courant porteur (CPL) sur le réseau électrique public.

LinkyElles sont ensuite prises en charge par un concentrateur qui ouvre la deuxième phase de communication en les envoyant, via un réseau sans fil Telecom (GPRS), vers l’agence centrale de supervision d’ERDF, en contact direct avec le fournisseur d’électricité.

Toutes les données de consommation sont chiffrées à la source pour garantir la protection des informations personnelles. « Elles restent la propriété du client », anticipe ERDF qui prend les devants sur la question de la confidentialité.

L’expérimentation de Linky et de cette infrastructure s’est terminée le 31 mars 2011. Plus de 250 000 compteurs ont été déployés en milieu  rural (en Indre-et-Loire) et urbain (à Lyon). Le 7 juillet 2011, un avis favorable de la Commission de Régulation de l’Énergie a donné le feu vert pour la généralisation du projet, suivi d’une confirmation par arrêté le 4 janvier de cette année.

Les opérations de remplacement commenceront d’ici 2014 et s’étendront jusqu’en 2020.

« Cette innovation est la première étape des réseaux intelligents (smart grids) », conclut ERDF. Qui rappelle que cette première étape vise aussi, pour la Commission européenne, à favoriser l’ouverture à la concurrence.