DPI : Qosmos se vend au suédois ENEA

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Le spécialiste français d’analyse du trafic Internet Qosmos vient de tomber dans le giron du suédois ENEA.

Qosmos, fournisseur français de solutions logicielles de type DPI (deep packet inspection) qui permettent l’analyse du trafic Internet, rejoint le giron de l’éditeur suédois ENEA, positionné dans les logiciels réseaux. Le montant de la transaction s’élève à 52,7 millions d’euros. Après le feu vert des autorités françaises, le deal devrait être bouclé d’ici la fin de l’année.

Selon le communiqué, Qosmos et ENEA comptent développer des solutions pour renforcer leurs compétences dans les technologies d’intelligence réseaux de type SDN (Software Defined Network, gestion des fonctionnalités réseaux ou comment remplacer des équipements physiques par une couche logicielle) et NFV (Network Function Virtualization, virtualisation des fonctions réseaux).

Fondé en 2000 à Paris, Qosmos a d’abord développé des brevets et commercialisé des produits clefs en main pour l’optimisation des réseaux informatiques. Le projet avait été initialement porté au sein du Laboratoire de recherche informatique de l’université Paris-VI (LIP6) par trois chercheurs (Serge Fdida, Eric Horlait et Guy Pujolle), et deux thésards (Gautier Harmel et Jérôme Tollet), selon Les Echos (du 17 avril 2006).

Une réorientation de l’activité en 2006

Après avoir révisé son approche marché en 2006 (qui correspond à l’arrivée du nouveau CEO Thibaut Bechetoille), Qosmos revendique désormais une centaine de clients opérateurs réseaux dans le monde et des partenariats avec HP et Intel.

Avec ce nouveau positionnement dans l’intelligence réseaux et la classification du trafic Internet, l’éditeur lève 27 millions d’euros en cumul (dont 19,8 millions d’euros en septembre 2011 auprès de DFJ Esprit, du Fonds (souverain) Stratégique d’Investissement et d’Alven Capital).

Qosmos dispose désormais de 90 salariés et des bureaux aux Etats-Unis dans la Silicon Valley, à Singapour et à Londres. L’équipe va rejoindre le groupe ENEA qui dispose de bureaux entre l’Europe, l’Amérique du Nord et l’Asie. La société, présidée par Anders Lidbeck est cotée au Nasdaq à Stockholm. Elle affiche un chiffre d’affaires de 50 millions d’euros sur l’année 2015 et une marge opérationnelle de 23%.

ITespresso nous rappelle que Qosmos s’est régulièrement retrouvé sous les feux des projecteurs des médias dans la période 2011-2013 pour des affaires d’espionnage présumé par voie de réseaux électroniques en lien avec les régimes de Syrie et de Lybie. Des accusations qui avaient abouti à un dépôt de plainte émanant de la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) et la Ligue des droits de l’Homme (LDH). En guise de défense, l’éditeur expose ses réponses sous forme de « contre-vérités médiatiques » dans un espace dédié sur son site Internet.

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