DRH, marketing et DAF sont des DSI comme les autres

De plus en plus, les directions métier intègrent en leur sein des compétences IT pour faire face à l’explosion des données qu’elles doivent traiter. Créant un nouvel équilibre des pouvoirs avec la DSI.

Même si les DSI reviennent aujourd’hui dans le jeu – notamment du fait des problématiques d’intégration que soulèvent des décisions d’investissement trop décentralisées -, les directions marketing, RH et financières sont devenues de véritables puissances informatiques. Une mutation que met en lumière IDC, dans une étude dévoilée lors de l’édition 2014 des Techdays, la manifestation annuelle de Microsoft France.

Le cabinet d’études a interrogé 225 décideurs d’entreprises françaises de plus de 500 personnes, un tiers provenant de la DAF, un tiers de la DRH et le dernier tiers de la direction marketing. Tous prévoient que la part de leurs collaborateurs ayant des compétences numériques va augmenter dans les 5 ans qui viennent. Une évolution bienvenue car, dans le même temps, 71 % des directions métier anticipent de nouveaux besoins en compétences pour répondre à l’explosion des volumes de données.

Si seuls 2 DAF et 2 directeurs marketing sur trois affirment que le numérique aura un impact sur les compétences métier, 84 % des DRH s’attendent à cette évolution de leurs besoins. Pour RH et finance, c’est avant tout d’un Chief Data Officer (responsable de la donnée) dont ont besoin les organisations. Ces deux directions réclament également un poste de Data Protection Officer (responsable de la protection des données, poste qui se dessine aujourd’hui dans la fonction de CIL (Correspondant informatique et libertés) et d’un Chief Digital Officer (responsable de la stratégie numérique).

Data scientist : fin du hype, place aux embauches ?

Sans surprise, les directeurs marketing veulent, eux, avant tout couvrir leurs besoins spécifiques. Pour cette direction, les organisations ont avant tout besoin d’un community manager (pour gérer les interactions sur les réseaux sociaux) et d’un data scientist (capables d’analyser les flots de données de sources variées émanant des clients). Ce dernier poste, qui a fait l’objet de bien des fantasmes au moment du hype entourant le Big Data, n’existe aujourd’hui que dans 12 % des organisations sondées, loin derrière le responsable de la protection des données (22 %) ou le responsable des données (18 %). Mais c’est aussi le poste que les entreprises veulent le plus créer. Elle sont 6 % à vouloir se doter d’un data scientist dans les 2 ans qui viennent. Les postes de community manager (5 %) et de responsable des données (4 %) sont aussi appelés à se renforcer.

Si cette évolution des compétences traduit un nouvel équilibre des pouvoirs autour des projets IT, la place centrale de la DSI perdure : les projets numériques restent majoritairement portés au sein des comités de direction par la DSI (46% des entreprises) mais aussi directement ou conjointement par la direction générale (45% des entreprises). Toutefois près de 7 DRH, DAF ou directeurs marketing anticipent un changement de rôle pour la DSI, qui devra davantage se tourner vers l’innovation.

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