Ericsson mise sur la convergence et le Cloud auprès de ses clients

Porté par ses activités services et logiciels, Ericsson se transforme vers une entreprise d’infrastructure pour accompagner la transformation IT de ses clients.

« Ericsson se transforme et accélère sa transformation sous l’effet de la convergence des télécoms et de l’IT qui entre au cœur des usages et de l’activité des entreprises. » Franck Bouétard (photo), PDG d’Ericsson France, est revenu sur la stratégie de l’équipementier suédois à l’occasion de l’événement partenaires et clients Ericsson Day de Paris ce 18 septembre. Selon lui, nous avons franchi un point d’inflexion où les nouvelles technologies transforment les modèles économiques. Le dirigeant évoque sans détour la virtualisation, le cloud, la mobilité et le haut débit au cœur des technologies socle de cette transformation.

« Nous ne reviendrons plus en arrière. Il restera maintenant à voir qui saura s’adapter ou pas. » Une adaptation qu’Ericsson entend faciliter en accompagnant ses clients. Après avoir longtemps concentré ses activités sur la fourniture de matériels de télécommunication réseau radio et fixe, le fournisseur s’est diversifié dans les services et logiciels. « Aujourd’hui, 67% de notre chiffre d’affaires (en 2013, NDLR) est généré par les services et les logiciels », indique le dirigeant. Des activités qui représentaient moins de 30% en 1999.

La croissance soutenue par les services et logiciels

Services et logiciels, deux secteurs qu’Ericsson entend accentuer pour assurer ses développements tout en maintenant un rythme soutenu dans la course à l’innovation (avec 14% du chiffre d’affaires annuel, soit 3,6 milliards d’euros en 2013, consacrés à la R&D). Et c’est en direction des entreprises très consommatrices de télécommunications que s’adresse le fournisseur. A savoir les opérateurs télécoms, naturellement pour lesquels Franck Bouétard entend « améliorer la qualité de service », et les secteurs de l’énergie/utilities, des média (avec nombre d’acquisitions dont Technicolor Broadcasting, RedBee ou, plus récemment, Fabrix), des transports et des gouvernements. La santé, en revanche, est un secteur trop morcelé pour motiver Ericsson. « Nous n’avons pas la structure industrielle pour adresser plein de petits projets dans beaucoup d’hôpitaux, justifie Franck Bouétard. Ce qui ne veut pas dire que nous ne le faisons pas occasionnellement selon la demande mais ce n’est pas stratégique pour nous aujourd’hui. »

A titre d’exemple, Ericsson connecte depuis deux ans les bateaux de l’opérateur maritime danois Maersk. A partir d’une liaison satellite, le fournisseur déploie un ensemble d’infrastructures et de services télécoms qui apporte ainsi l’accès haut débit aux marins en pleine mer, le GSM, de la télémaintenance par webcam, un suivi précis des containers grâce aux puces M2M ou encore une réduction de l’empreinte carbone grâce à une gestion fine de la navigation selon les routes et conditions météo. « On peut même réguler à distance la température et l’humidité des containers afin d’améliorer le murissement des bananes, par exemple, transformant ainsi le business du transporteur [qui ajoute alors une nouvelle prestation à ses services, NDLR] », illustre Franck Bouétard, au-delà de la différence concurrentielle qu’apporte la connectivité du transporteur.

Une infrastructure cloud massive

Une direction vers les services qu’Ericsson supporte à travers ses offres IT qui composent également un axe stratégique de croissance pour Ericsson. « L’IT est le ciment qui permet aux trouvailles technologiques de devenir une réalité d’usage », schématise Alain Cros, responsable IT Solutions et Service chez Ericsson France. Là aussi, l’entreprise entend y déployer son expertise dans les réseaux « proches de ce qui se rapporte aux télécoms », et les couches au-dessus (OSS/BSS, TV et cloud) à travers des offres de conseils, d’intégration système, d’outsourcing et de développement applicatif.

L’ensemble est servi par « la plus importante infrastructure multitenant dans le monde », assure Jason Hoffman, dirigeant de la ligne Cloud Software, qui a rejoint l’équipementier il y a un an. Il signale qu’Ericsson exploite 952 datacenters dans 186 pays. Une infrastructure avant tout destinée aux besoins internes (« le premier client cloud d’Ericsson est Ericsson », précise le nouveau venu) et à ceux des clients. « On travaille à « cloudifier » nos produits en direction des opérateurs, et on les aide à déployer leur propre cloud privé, précise Franck Bouétard. Qui ajoute qu’en aucun cas, on vient concurrencer les cloud public de Google, Amazon ou Microsoft. On construit l’infrastructure des cloud pour les opérateurs et les entreprises, on ne les opère pas. »

Arrêt de l’activité modems

Le dirigeant en a profité pour revenir sur l’annonce de l’arrêt de l’activité modems annoncée ce jeudi. « C’est une activité que nous avons hérité de la scission d’avec ST-Ericsson. Nous avons jugé que le marché n’était pas assez important en regard des investissements à faire et préférons nous concentrer sur le développement des small cell. » 1600 personnes sont impactées par la mesure dont 800 en Suède. « 500 vont être redéployées sur l’activité radio. Il n’y a aucun impact en France », assure Franck Bouétard.


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