DVD+RW DL Philips, des questions en attendant mieux

Philips annonce la disponibilité du DVD+RW Double Layer, 8,5Go sur un DVD enregistrable, une technologie intermédiaire avant de se lancer dans le vide du laser bleu ?

Peut-être avez-vous déjà remarqué dans la presse spécialisée ces publicités Philips au titre accrocheur :  »

Cassette vidéo : espèce en voie de disparition« . L’arrivée du DVD+RW Double Layer (double couche), puisque c’est cette technologie qui est évoquée ici, est elle une révolution ? En réalité, le DVD+RW DL, avec sa capacité de stockage de 8,5Go en double couche, n’est pas une nouveauté. Ce format a depuis longtemps été adopté par l’industrie de la vidéo, la plupart des films du commerce proposés en DVD au standard de format DVD9, sont déjà sous un format équivalent. L’annonce d’un certains nombre de membres de la DVD+RW Alliance prend plutôt des allures de positionnement intermédiaire, d’occupation du marché en attendant la grosse artillerie, celle du laser bleu, du Blu-Ray au DVD-HD. Compatibilité ascendante Le DVD+R est un double couche (double layer), ce qui lui permet de dépasser la limite des 4,7Go et d’atteindre les 8,5Go. Si en théorie cette capacité étendue permet de stocker jusqu’à 16 heures de vidéo en basse résolution, c’est-à-dire en qualité VHS, elle se réduit à 4 heures en qualité DVD, ce qui permet de stocker quasiment tous les films, même les plus longs, sur un DVD+R DL ou DVD+RW DL sans perte de qualité. Ce choix du double couche assure à l’utilisateur une totale compatibilité avec les DVD actuellement en circulation. C’est d’ailleurs l’inquiétude majeure des clients potentiels des appareils qui voient le jour en format DL, de conserver leur DVDthèque. Contrat remplie sur ce point, on est rassurés ! Un peu de technique, double couche et 16x Techniquement, la première couche L0 est placée sur un substrat demi opaque. Cette spécificité permet d’y gaver des données tout en conservant, par un décalage du faisceau laser rouge, la capacité de traverser cette couche afin de graver sur la seconde couche L1. La vitesse de gravure est actuellement de 8x, ce qui permet en théorie de graver un DVD 8,5Go en 8 minutes. En théorie, car les utilisateurs de graveur de CD comme DVD savent bien que les conditions pour accéder à cette vitesse sans risque sont rares. Plus intéressant, les premiers lecteurs/enregistreurs 16x devraient voir le jour cet été. Mais attention, cette vitesse semble être la limite technologique de la génération actuelle de graveurs DVD. A moins que ce discours ne prépare la venue de la prochaine génération ? Le DVD+RW DL, un super magnétoscope En dehors du stockage de données informatiques, où cependant le DVD n’est pas prêt de remplacer le disque dur, la principale application de ce format devrait donc se retrouver dans les salons. Le message publicitaire de Philips est d’ailleurs très clair, le DVD+RW DL devrait prendre la place du magnétoscope VHS. Le magnétoscope disposait encore d’une ressource rare, les cassettes VHS 4 heures, la seule possibilité d’enregistrer intégralement une émission longue. Mis à part bien entendu les rares et récents décodeurs numériques équipés d’un disque dur. La nouvelle gamme de lecteurs enregistreurs Philips, dont l’entrée de gamme démarre au tarif raisonnable de 500 euros, se voit donc dotée d’un disque dur, pour l’enregistrement et même la lecture en décalé, et d’un lecteur/graveur de DVD+R ou +RW en Double Layer pour la conservation des émissions ou films enregistrés. Le prix des galettes – Verbatim a conjointement annoncé le lancement à la vente des DVD+RW DL – devrait se situer entre deux et trois fois le prix des DVD 4,7Go. mais les premiers à s’équiper sur ce nouveau format risquent fortement de rejouer la course à la disponibilité des supports vierges? L’ambiguïté marketing du DVD-RW Double Layer

Quel intérêt de lancer un support 8,5Go alors que le marché attend impatiemment la sortie de la prochaine génération des supports haute définition ?

Alimenter la machine commerciale, tout d’abord, c’est évident, mais sans rupture, compatibilité DVD oblige et capacités sonores respectées. La DVD+RW Alliance entend alimenter le marché et profiter de la guerre des formats, du DVD-HD de Toshiba au Blu-Ray de Sony, qui risque dans l’immédiat de refroidir les clients potentiels. Démarche marketing, ensuite, à l’image des fabricants de consoles de jeux vidéo qui sortent des versions intermédiaires aux apports limités, afin d’occuper le terrain. Que l’utilisateur recherche des supports de qualité pour stocker jusqu’à 4 heures de vidéo en qualité DVD, soit, mais plutôt sur les marchés japonais ou américains où la télévision HD avance à grands pas ! Le consommateur technologique va une nouvelle fois se trouver confronté à un dilemme, celui d’acquérir un nouveau lecteur/enregistreur dont l’usage risque probablement d’être limité à quelques mois avant l’arriver des technologies laser bleu. A voir selon votre bourse?