Echec du projet DHL : SAP tente de se dédouaner

Après l’échec retentissant d’un projet basé sur ses progiciels chez DHL, SAP sort le paratonnerre. Et indique ne pas avoir été le mandataire principal sur ce contrat. La responsabilité de l’intégrateur, IBM, paraît, elle, engagée.

SAP tente de se dégager des remous créés par l’échec du projet NFE (New Forwarding Environment) de DHL. Il y a quelques jours, Deutsche Post a en effet passé une perte exceptionnelle de 345 millions d’euros due à l’annulation d’un projet informatique au sein de sa filiale logistique, DHL. Un projet sur lequel IBM et SAP étaient à la manœuvre. Même si Deutsche Post n’a pas incriminé ses prestataires, l’affaire est évidemment embarrassante pour les deux fournisseurs, d’autant que les nouvelles orientations données par DHL pour moderniser ses systèmes d’information apparaissent comme une critique en creux du projet NFE.

Dans un communiqué paru vendredi, l’éditeur allemand tente de dégager sa responsabilité de ce fiasco, indiquant : « SAP n’a pas été choisi par DHL comme le mandataire du contrat et le logiciel SAP n’est pas la cause des problèmes (rencontrés par DHL, NDLR). […] A aucun moment, SAP n’a été responsable de la gestion du projet et de l’installation du logiciel. En réalité, SAP a offert très tôt son assistance, au-delà des termes de son engagement contractuel en tant qu’éditeur de logiciels. » Une déclaration officielle qui, sans le nommer, semble pointer en direction d’IBM, l’intégrateur sur ce projet, même si ni SAP, ni DHL ne confirment que c’est bien le géant américain qui était à la manœuvre sur NFE.

L’intégrateur pointé du doigt

Dans un e-mail envoyé à nos confrères de Computerworld, Deutsche Post confirme, à mots choisis, la position du premier éditeur européen : « Autant que nous pouvons en juger pour le moment, il ne s’agit pas d’un problème émanant principalement du fournisseur de logiciels, tant sur un plan technique que commercial », écrit Daniel McGrath, un représentant de DHL Express et du groupe Deutsche Post. Selon lui, l’éditeur – donc SAP – « s’est contenté de fournir le logiciel de base de la solution NFE et n’est pas le responsable principal sur la configuration, l’amélioration de la solution et le pilotage du projet », ajoute-t-il. Là encore, sans le citer, cette déclaration semble incriminer Big Blue.

Il y a une semaine, le magazine allemand Manager Magazin faisait état de la volonté du groupe Deutsche Post de demander une indemnisation à IBM et SAP pour l’échec du projet NFE, conçu pour moderniser les processus de son activité de fret.

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