Edward Snowden : « mission accomplie »

Edward Snowden NSA Prism

Dans une interview au Washington Post, le lanceur d’alertes Edward Snowden se réjouit de l’impact de ses révélations sur le programme d’écoutes de la NSA.

Alors qu’on ne connait toujours pas le volume des données qu’il a dérobé à son ancien employeur, la NSA, et que les révélations sur les programmes d’espionnage électronique de l’agence se succèdent, Edward Snowden a accordé une interview au Washington Post. Le lanceur d’alertes, réfugié en Russie, affirme « avoir déjà gagné. Dès que les journalistes ont été à même de travailler, tout ce que je tentais de faire a été validé. Parce que, rappelez-vous, je ne cherchais pas à changer la société. Je voulais donner à la société une chance de décider si elle voulait changer. » Rappelons que l’ingénieur, qui travaillait pour un sous-traitant de la NSA, a dérobé un grand volume de documents confidentiels à l’agence – par une méthode des plus simples -, documents distillés depuis dans divers organes de presse partout dans le monde.

Le lanceur d’alertes, qui voit la NSA comme une organisation travaillant à « dominer l’information », explique que ce qu’il souhaitait faire était de « donner au public une voix au chapitre sur la façon dont il est gouverné ». Tout en reconnaissant n’avoir, au moment de sa décision, aucune idée de la façon dont son initiative serait accueillie. « Mais quand vous soupesez l’alternative, qui est de ne rien faire, vous réalisez qu’une analyse même partielle vaut mieux que pas d’analyse du tout ». Et d’ajouter : « Si vous considérez cela avec un point de vue d’ingénieur, dans une perspective itérative, il est clair qu’il fallait tenter quelque chose plutôt que ne rien faire ».

« Je travaille encore pour la NSA »

Aujourd’hui, la très secrète NSA fait face aux interrogations du Congrès, à celles de la justice américaine, aux rebuffades des industriels IT américains – dont la proximité avec l’agence handicape l’activité hors des Etats-Unis – et se retrouve au centre de dissensions entre les Etats-Unis et d’autres puissances, dont l’Europe.

Le 16 décembre, la collecte de données provenant du réseau téléphonique américain par la NSA a été jugée probablement inconstitutionnelle par un juge de district des Etats-Unis. Le 17 décembre, les dirigeants de grandes firmes high-tech, parmi lesquelles Apple, Google, Yahoo, At&T, Microsoft ou Facebook, ont rencontré pendant plus de deux heures le président américain Barack Obama. Alors que la réunion était censée se focaliser sur le site Healthcare.org, les firmes représentées ont publié un bref communiqué uniquement centré sur les programmes de surveillance électronique du gouvernement américain. Et plus particulièrement sur Muscular, programme par lequel la NSA récupère les données transitant entre les datacenters des grands noms de l’industrie et à leur insu.

« Je ne suis pas en train d’essayer de détruire la NSA, je travaille à l’améliorer », explique encore Edward Snowden, aujourd’hui âgé de 30 ans. « Je travaille encore pour la NSA. Ils sont les seuls à ne pas le réaliser ». Et d’expliquer sa décision de dévoiler les programmes d’espionnage de la NSA par la faillite du système de contrôle des agences de renseignement aux Etats-Unis (comités du Congrès et Commission chargée des interceptions de sécurité).

crédit photo © Rena Schild – shutterstock


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