EMC dégraisse : un millier d’emplois sur la sellette

Ce plan de réduction des effectifs, même s’il n’est pas phénoménal, risque de susciter des réactions car le secteur d’activités est loin d’être sinistré

Le géant du stockage a annoncé qu’il doit réduire ses effectifs de 4 %. Cela signifie 1.000 suppressions de postes, pour les semaines à venir, à rapprocher d’un effectif total ‘groupe’ de 25.400 employés, hormis les 400 postes à enregistrer avec la plus récente acquisition -Captiva.

L’annonce est perçue comme une mauvaise surprise, notamment pour les employés du groupe, car il venait d’indiquer qu’il y aurait plus d’employés à fin 2006 qu’aujourd’hui… D’où provient l’ambiguïté du discours ? EMC souffre non pas en termes de chiffre d’affaires, qui devrait au dernier trimestre 2005 être supérieur aux attentes du marché – et enregistrer pour le dixième trimestre consécutif une progression à deux chiffres ! – mais en termes de bénéfice par action: d’une année sur l’autre, il sera probablement divisé par trois. Et ça, les actionnaires n’aiment pas ! EMC est victime d’abord de sa boulimie d’acquisitions : VMware, Dantz, Documentum, Legato, Rainfinity et la dernière en date, Captiva, finalisée au 30 décembre 2005 pour 275 millions de dollars. Ces acquisitions ont un coût direct, mais elles représentent aussi des frais d’intégration et d’investissement pour mettre en place les synergies. EMC souffre-t-il aussi d’un positionnement trop haut de gamme ? La question se pose en rapport à l’évolution du marché qui s’oriente vers des produits ‘PME’, de moyenne voire de bas de gamme. Mais qui dit bas de gamme, dit marges plus faibles… Le groupe doit donc dégraisser, chercher des foyers de réductions de charges et de synergies, optimiser ses structures, recentrer sa production. Cette opération devrait coûter leur place à environ 1.000 employés, avant que la vapeur ne soit inversée et que soient ouverts de nouveaux recrutements plus conformes à l’évolution du groupe. Au bout du compte, il s’agit de rassurer les milieux boursiers et les investisseurs à l’approche d’une publication imminente et délicate des résultats trimestriels?