EMC oriente le stockage vers la flash et le cloud hybride

EMC a fait plusieurs annonces lors d’un évènement à Londres. Sur la partie produit, on notera la sortie d’une baie full flash XtremIO, la troisième version de VMax, ainsi que deux évolutions chez Isilon. La firme annonce aussi le rachat de Twinstrata, spécialiste du cloud hybride.

David Goulden, CEO d’EMC II (Information Infrastructure) avait fait le déplacement à Londres pour faire plusieurs annonces concernant les offres de stockage. Le constat est simple souligne le dirigeant, « aujourd’hui, il y a de plus en plus de workload gourmandes en ressources et qui nécessitent des hautes performances comme le VDI ou les bases de données. Dans le même temps, les dépenses en matière de maintenance de l’infrastructure sont toujours élevées, sur un dollar dépensé, 0,58 cent va dans le support ». Il est donc temps pour lui de redéfinir le stockage.

Cela passe par plusieurs options auxquelles bien évidemment EMC a une réponse. Sur la partie performance, l’avenir est résolument aux baies flash. La société américaine fait donc évoluer son offre full flash XtremIO (du nom de la société israélienne achetée en 2012). Sur la capacité, EMC annonce une baie à partir de 5 To avec la possibilité de monter jusqu’à 120 To en cluster (6 baies X-Series et la gestion de 12 contrôleurs) et mise sur les services additionnels pour se différencier des concurrents (spécialistes du stockage et start-up dans la flash). L’OS XtremIO 3.0 permet donc de faire de la compression à la volée, le chiffrement des données en AES 256 bits et la capacité de faire des « snapshots writeable », autrement dit du clonage en modifiant les blocs sans réécrire les metadata.  Ces fonctions s’ajoutent à celles existantes comme la déduplication et le thin provisionning. Jeremy Burton, président produit d’EMC explique : « Ces services à valeur ajoutée sont parfaits pour les besoins des bases de données relationnelles. » Les solutions XtremeIO seront intégrées dans les systèmes intégrés VBlock de VCE. La société américaine annonce une disponibilité ce trimestre des baies.

VMAX 3 en piste pour le flash et le cloud hybride

EMC VMAX
La baie VMAX 3

La consolidation est également à l’ordre du jour avec les baies VMAX 3. Elles se déclinent en trois configurations, 100K, 200K et 400K avec la capacité d’accueillir entre 100 et 40 000 machines virtuelles pour la configuration la plus musclée. Cette dernière embarque jusqu’à 384 cœurs, 16 To de cache, 5760 disques (combinant SSD et disque traditionnel) et affiche un niveau d’IOPS pouvant aller jusqu’à 6,3 millions. Cette baie intègre des innovations sur le plan logiciel avec le système d’exploitation Hypermax qui s’apparente à un « hyperviseur de stockage » et intègre des services en temps réel et sans interruption comme l’accès au cloud, la migration et la sécurisation des données.

Par ailleurs, l’OS est épaulé par Dynamic Virtual Matrix, une fédération des règles de stockage qui permet d’allouer des ressources et des niveaux de performances (diamond, gold, silver avec des niveaux de latences garanties) en fonction des workload. La consolidation passe une simplification de la sauvegarde avec la fonctionnalité ProtectPoint qui permet d’établir un lien direct avec des solutions de backup Data Domain sans passer par un serveur média ou un logiciel de sauvegarde. Jeremy Burton souligne que « les baies VMAX 3 affichent 3 fois plus de performances que les modèles précédents 10K, 20K et 40K pour un TCO réduit de moitié ». Elles seront disponibles à partir du troisième trimestre avec Hypermax et au quatrième trimestre avec Protectpoint.

Isilon à l’assaut du data lake

Dernier étage des annonces, les baies haut de gamme NAS Scale-out Isilon voient les gammes X et S s’enrichir de deux éléments. La S210 et la X410 fonctionnent avec des processeurs Intel Ivy Bridge. Elles peuvent embarquer des disques durs, plus des SSD (jusqu’à 1 Po) et de la DRAM (jusqu’à 37 To). Par ailleurs, la technologie SmartFlash permet de transformer la mémoire flash en cache et SmartDedup d’optimiser l’espace de stockage. Les baies s’adressent à des workloads spécifiques. La S210 cible le transactionnel,  en gérant jusqu’à 3,75 millions d’IOPS sur un cluster pouvant aller jusqu’à 144 nœuds. La X410 est orientée vers le Big Data avec un focus sur les débits qui peuvent aller jusqu’à 200 Gbit/s par cluster et une capacité maximale de 20 Po.

Sur la partie logicielle, les offres Isilon intègre la version 7.1.1 de OneFS qui supporte le SMB multichannel (1,4 Gbit/s sur un seul flux continu et prise en charge de la vidéo 4K par exemple) dans un premier temps, mais aussi HDFS 2.3 avec le concours de Pivotal et des distributions Hadoop de Cloudera et de Hortonworks. Swift, la brique stockage en mode objet d’OpenStack, sera aussi prise en charge à la fin de l’année. L’objectif est d’arriver à agréger les données du « data lake » (successeur désigné du datawarehouse avec des données provenant de différentes sources et sur des solutions de stockage hétérogènes) et d’optimiser le traitement des données. Les deux baies seront livrables à partir du mois de juillet prochain.

Le rachat de TwinStrata : une passerelle vers le cloud public

Enfin dernier point de cet évènement, l’annonce du rachat de la startup TwinStrata. Cette société de la côte Est américaine, fondée en 2007, fournit un service baptisé Cloud Array qui est une passerelle entre les équipements traditionnels de stockage et les offres dans le cloud public. La solution repose sur une appliance de virtualisation qui fait le lien grâce à des connecteurs reposant sur des API  développées par la firme ou intégrés entre les applications de l’entreprise et les clouds existant sur le marché qu’ils soient privés ou privatifs (comme proposés par Dell, EMC, HP, IBM, …) ou publics (Amazon…).  En quelques clics, l’utilisateur dispose d’un datacenter hybride, apportant un espace de stockage en ligne qui peut aller jusqu’à 50 Po. Jeremy Burton n’a pas détaillé les conditions du rachat. Il s’est simplement borné à indiquer que Cloud Array serait intégrée aux solutions d’EMC pour accompagner les entreprises vers le cloud hybride

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