EMC World: les annonces, Smarts et sécurité

Pas d’annonce majeure au cours de ce sixième EMC World, mais de nouveaux produits et engagements stratégiques ? gestion des environnements et réseaux de stockage, sécurité – vont peser sur l’évolution de l’offre ILM (information lifecycle management)

Boston.- Le discours du leader mondial du stockage change. La priorité n’est plus au hardware mais bien au software et aux services, comme l’a souligné Joe Tucci, CEO d’EMC. Désormais, plus de 50% des revenus du fabricant proviennent du software.

Certes, la virtualisation ou agrégation des données -en volumes, en blocs ou en fichiers – reste probablement l’évolution critique des technologies de stockage, serveur ou réseau. Joe Tucci y croit: ce sera une réalité avant la fin de la décennie. Pourtant, qu’il s’agisse de VMWare (en environnements x86), de Rainfinity (en environnement NAS) ou de InVista (sur le stockage), aucune annonce n’est venue étayer cette affirmation. L’emphase de l’EMC World a donc été mise sur la gestion des ressources de stockage et sur la sécurité. Acquise en 2005, la technologie Smarts de gestion des réseaux en temps réel a été portée sur le stockage. Elle se décline en deux produits : EMC Smarts Application Discovery Manager: c’est un outil de gestion en temps réel de l’environnement applicatif de l’infrastructure IT, qui repère les applications et crée un modèle interactif des applications en place et de leurs interactions. Il devient alors un outil de monitoring, d’analyse et d’automatisation de l’environnement applicatif, et un partenaire du service informatique pour repérer les dysfonctionnements et optimiser cet environnement dans le sens de la stratégie de l’entreprise. EMC Smarts Storage Insight for Availability, est l’équivalent du précédent, mais dédié à la gestion en temps réel de l’environnement de stockage, et qui vient s’interfacer avec l’outil de gestion EMC ControlCenter. Il n’est pas limité aux seuls environnements EMC, une stratégie de stockage étant généralement construite autour de plusieurs technologies et fabricants. L’outil repère et analyse automatiquement les événements, et en particulier les problèmes et pannes, qui peuvent intervenir sur le SAN (storage aera network) Fibre Channel, entraîner des réductions dramatiques des temps de chargement, et imposer des temps d’intervention et de réparation. Une offre concurrente aux IBM, HP et CA supplémentaire ? EMC s’en défend et rappelle que ses produits sont dédiés au stockage des données, un domaine souvent oublié dans le monitoring applicatif. L’autre annonce importante de cet EMC World n’est pas liée à un produit mais à une stratégie du groupe : la sécurité. Le discours du fabricant part du constat que la sécurisation des systèmes est périmétrique ? antivirus, firewall, VPN, etc. ? ce qui est indispensable mais pas suffisant. Pour EMC, il faut bien évidemment protéger l’infrastructure, mais la priorité est de protéger les données et de sécuriser l’information. Pour cela, le concept de sécurité appliqué au stockage devient ‘Information-Centric‘. Il débute par la donnée elle-même, puis évolue vers les diverses couches d’une infrastructure que le fabricant qualifie d’intelligente, avant de s’intéresser aux couches extérieures qui sont classiquement l’objet des protections traditionnelles. Si l’on ne peut que se féliciter de la démarche adoptée par EMC pour recentrer son approche sur la donnée, qui est le c?ur de l’information, on peut légitimement s’interroger sur la faiblesse du périmètre de l’offre. Si cette stratégie porte sur la cryptographie, le DRM (digital right management, la signature et le marquage de l’info, ainsi que sur les outils de monitoring évoqués ci-dessus, la palette de l’offre reste cependant incomplète. Quid d’une gestion des identités, par exemple ? Les cadres d’EMC restent évasifs. Le groupe exprime sa stratégie et se positionne sur ce marché qui ne pourra que s’amplifier, mais il lui reste à élargir son offre. Joe Tucci explique encore: « Nous continuerons à acquérir des sociétés« . Une stratégie qu’EMC connaît bien: son budget d’acquisitions a été de 4,5 milliards de dollars depuis 2001 !