EMI propose tout son catalogue sans DRM, notamment avec iTunes

Steve Jobs est de passage dans la capitale anglaise pour annoncer la
signature d’un accord sans précédent avec EMI

Apple et le groupe EMI ont dévoilé un accord surprise et historique. En effet, les deux géants ont décidé de signer un partenariat permettant à la pomme de vendre sur sa plate-forme de téléchargement légale, iTunes, la quasi totalité du catalogue EMI, mais sans les DRM (Digital Right Management) empêchant l’utilisateur de se faire des copies des morceaux et de les jouer sur un autre baladeur que ceux de la gamme iPod.

Le groupe indique également qu’il souhaite être présent sur d’autres systèmes de vente de musique en ligne avec son catalogue ouvert. C’est une première.

L’annonce a été faite lors d’ujne conférence surprise à Londres où Steve Jobs, patron d’Apple était présent. Une retransmission en direct, sur internet, de l’événement estaccessible sur ce site.

Les morceaux sans DRM seront néanmoins vendus plus chers : 1,29 dollar ou euro contre 0,99 pour les titres protégés. Par ailleurs, la qualité de ces pistes sera améliorée : 284 kpbs contre 128.

Rappelons que EMI, est le label des quatre garçons dans le vent, les célèbres Beatles depuis 1960. À ce propos, les boys de Liverpool ne font pas partie des artistes qui seront accessibles sans DRM sur iTunes. Signalons également que le label Blue Note de EMI a déjà vendu en décembre 2006 un premier album en ligne sans DRM, en l’occurrence l’excellent : Thinking About You de la jeune artiste Norah Jones.

Au début de l’année le charismatique patron de Apple avait publié dans une lettre ouverte son point de vue très critique à l’égard des DRM.

Il demandait aux géants de l’édition de commencer à vendre des chansons sans DRM. Il obtient aujourd’hui gain de cause alors que son modèle économique exclusif entre l’iPod et l’iTunes est de plus en plus contesté. Cette annonce lui permet de faire taire une partie des critiques…

Bill Gates s’est également déclaré contre les DRM. Alors que Microsoft use et abuse des DRM, notamment au sein du duo baladeur Zune et plate-forme Zune MarketPlace, le fondateur de la firme estime aujourd’hui que les DRM ne sont pas la bonne solution. En tout cas, en l’état.

Enfin, certains groupes commencent à comprendre que les DRM pénalisent leurs business. Ainsi Yahoo ou Virgin vendent des morceaux sans DRM. Même s’ils sont encore minoritaires, ils illustrent un changement d’état d’esprit qui finira bien par s’étendre.

EMI est donc la première Major à se lancer courageusement dans la vente sans DRM, une initiative qui devrait considérablement doper ses ventes en ligne. « L’opportunité ainsi offerte à la clientèle d’acheter des morceaux de meilleure qualité et de les écouter sur l’appareil de leur choix (va) relancer la musique numérique », explique le directeur général d’EMI Eric Nicoli.

Jusqu’à aujourd’hui, seuls quelques labels indépendants avaient oser passer le cap. Ces verrous techniques, qui empêchent l’interopérabilité entre les sites et les balladeurs, sont considérés comme un frein à l’essor de la musique légale (même s’ils ne sont pas les seuls, lire notre interview du patron de VirginMega, Julien Ulrich).

L’annonce d’EMI devrait provoquer une onde de choc et pousser ses concurrents : Universal, Sony Music et BMG à lui emboîter le pas. Ce qui changerait considérablement le visage de la musique en ligne dans le monde et contenir ainsi le succès toujours grandissant du P2P gratuit.