EMI va à son tour abandonner les DRM

Après VirginMega et la Fnac, l’éditeur britannique a fait part à la presse de
son intention de vendre la musique sans DRM (Digital Right Management)

Les premières conséquences de la lettre de Steve Jobs, publiée le 7 février dernier, se font sentir, et l’industrie musicale est en passe de jeter définitivement à la trappe les technologies de protection des contenus numériques.

L’information rapportée par le Wall Street Journal et Les Echos vient confirmer la tendance actuelle d’un rejet total des très impopulaires DRM.

Rappelons que le patron d’Apple précise dans ladite lettre :« Nous pouvons continuer sur ce chemin des DRM, ou proposer la vente de licences pour que d’autres puissent utiliser la technologie FairPlay, ou bien carrément choisir de supprimer la technologie DRM. Apple est plutôt en accord avec cette ultime option, dans la mesure où les DRM sont inefficaces puisqu’elles n’empêchent absolument pas le piratage. »

D’après le New York Times et le Wall Street Journal, la réaction de EMI a été rapide puisque seulement cinq jours après ce surprenant courrier « très anti-DRM, » la maison d’édition commence à changer ses règles du jeu et cherche à négocier avec ses distributeurs pour vendre de la musique sans DRM.

Pourquoi abandonner les DRM?

D’abord parce que ces mesures techniques sont inefficaces et qu’elles n’ont pas réussi à mettre un frein au piratage.

Ensuite, parce qu’elles sont très impopulaires et dangereuses (cf articles sur le DRM Sony).

Et enfin ces systèmes étant différents d’un éditeur à l’autre, ils posent le problème de l’interopérabilité. Plus simplement, un morceau acheté sur une plateforme de type iTunes ne peut être lu que par un baladeur iPod.

Pour remédier à ce problème qui est en train de plomber l’industrie du disque, certaines majors abandonnent progressivement les DRM.

Le britannique a annoncé à Reutersqu’il vendrait prochainement les morceaux au format MP3 traditionnel, sans DRM et peut-être également sur son site MySpace.

D’après les Échos, EMI :« demanderait à ses distributeurs une avance importante non remboursable… pour le rétribuer du risque ainsi pris. » De son côté, la RIAA (Recording Industry Association of America) appelle à la modération indiquant au Washington Post par la voix de son président, Mitch Bainwal : « Nous ne pensons pas qu’un abandon massif des DRM est nécessaire. »