Emploi : 191 000 postes à pourvoir dans l’informatique d’ici 2022

Dans les métiers IT, le nombre d’emplois devrait progresser de 1,8 % par an d’ici 2022. Les ingénieurs en informatique seront les mieux lotis avec 90 000 créations nettes d’emplois sur la période, d’après le rapport de France Stratégie sur l’emploi.

Le commissariat général à la stratégie a présenté mardi son rapport de 412 pages sur les métiers en 2022 et mis l’accent sur les professions qui recrutent. Dans l’informatique, le développement de l’activité dynamise l’emploi. Au cours des prochaines années, le nombre de créations nettes d’emplois dans la profession devrait continuer à progresser à un rythme supérieur à la moyenne (+1,8% par an).

Mais la situation varie selon les familles professionnelles. Les ingénieurs en informatique et télécom sont les mieux lotis (+2,3% de créations nettes d’emplois par an prévues), suivis par les techniciens (+1,1%). En revanche, dans ce secteur qui emploie une grande majorité de cadres, l’emploi des employés et opérateurs de l’informatique devrait stagner (-0,1% par an en moyenne, soit une quasi stabilité des effectifs d’employés IT).

110 000 créations nettes et 81 000 départs

Au total, 191 000 postes seraient à pourvoir d’ici 2022 dans les métiers IT, selon le scénario central de France Stratégie (ni le plus optimiste, ni le moins favorable). Ce qui correspond aux 110 000 créations nettes d’emplois prévues sur la période 2012-2022, complétées des postes restés vacants à la suite des 81 000 départs en fin de carrière. Les 191 000 postes à pourvoir représenteraient chaque année 3,1% des effectifs de la profession en France. En revanche, « dans des conditions économiques moins favorables », le nombre d’emplois progresserait de façon moins dynamique (+1,5% par an selon le scénario de crise), mais « resterait tout de même bien orienté », indique France Stratégie.

Pour les ingénieurs en informatique, l’institution rattachée au Premier ministre prévoit 90 000 créations nettes d’emplois entre 2012 et 2022. Des créations portées par le développement des technologies réunies sous l’acronyme SMAC (sociales, mobiles, analytiques et Cloud), sans oublier le Big Data. Les ingénieurs en informatique figurent ainsi en 6ème position du top 10 des métiers qui devraient créer le plus d’emplois nets sur la période concernée, en France.

Le quasi plein emploi pour les ingénieurs

Autre signe encourageant, le chômage dans les systèmes d’information a baissé pour le deuxième mois consécutif en mars 2015, contrairement à la tendance générale. Dans les systèmes d’information et de télécommunication, Pôle emploi dénombrait 36 600 chômeurs IT de catégorie A le mois dernier, alors qu’ils étaient 37 100 en février et 37 300 en janvier. Dans les catégories ABC (celle des sans emploi et des personnes ayant exercé une activité réduite), 45 200 demandeurs étaient inscrits en mars 2015 dans la catégorie systèmes d’information et de télécommunication, soit 700 de moins par rapport au mois de janvier.

Tous les informaticiens ne sont pas logés à la même enseigne. Si les ingénieurs bénéficient du quasi plein emploi avec un taux de chômage autour de 5% en 2013, selon la Dares, ce n’est pas le cas des techniciens et employés  IT (12% et 13 % de chômage respectivement). Et, dans la profession, le turnover demeure élevé. Il est « entretenu notamment par le recours aux contrats à durée déterminée, et dans une moindre mesure, à l’apprentissage et à l’intérim », soulignent les auteurs du rapport de France Stratégie.

La prime aux jeunes diplômés

Le niveau de diplôme n’a cessé de progresser ces dernières années dans l’IT et la demande en profils de niveau Bac+5 progresse. Outre l’expertise technique, les compétences en management de projet, accompagnement du changement et conseil sont de plus en plus recherchées.

Les débutants, essentiellement des jeunes diplômés, sont bien plus présents dans les métiers IT que dans d’autres secteurs. La part des seniors dans ces métiers est relativement faible et l’âge médian pour les ingénieurs était de 38 ans en 2010-2012. Autre constat, les femmes occupaient un emploi sur cinq dans le domaine de l’informatique en 2010-2012, mais pourraient être encore moins nombreuses dans le secteur à l’horizon 2022. Alors que la plupart des métiers exercés par des cadres se sont féminisés ces dernières années, « celui d’ingénieur en informatique reste l’un des seuls où la part des femmes ne s’est pas sensiblement renforcée », alerte France Stratégie.

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