Emploi : quelles compétences dans une France impactée par l’automatisation

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Numériques, techniques et transversales. Ce sont les compétences dont la France a besoin pour tirer profit de l’automatisation, selon le Conseil d’orientation pour l’emploi.

Une montée en compétences s’impose en France pour tirer profit de la révolution numérique, observe le Conseil d’orientation pour l’emploi (COE) dans ses travaux.

L’instance d’expertise placée sous l’autorité du Premier ministre a publié mi-septembre le second tome de son rapport « automatisation, numérisation et emploi ».

Dans un premier tome diffusé en janvier, le COE soulignait qu’un emploi sur deux va se transformer sous l’effet combiné de l’automatisation et de la numérisation. Mais l’instance avait écarté l’hypothèse d’une destruction massive d’emplois.

Selon le COE, « seul » un emploi sur dix en France présente un risque élevé de remplacement par des marchines ou des applications d’intelligence artificielle (IA).

Il restait à déterminer quelles compétences « sont susceptibles d’être fréquemment demandées dans une économie de plus en plus numérisée et automatisée », souligne le Conseil d’orientation pour l’emploi.

Compétences numériques et transversales

Il ressort de l’analyse du COE  trois grands groupes de compétences « susceptibles d’être fréquemment demandées » dans les années à venir. 

Il s’agit d’abord des compétences numériques « expertes » liées aux technologies elles-mêmes. La demande émane du secteur numérique, bien sûr, et de l’ensemble des secteurs qui utilisent ces technologies (logiciels, matériel et services).

Les candidats qualifiés en informatique, mathématique, architecture et ingénierie font partie des profils les plus recherchés.

Mais, en France, l’écart entre l’offre et la demande de compétences numériques et scientifiques est « significatif » et « va croissant ». Ainsi, dans les seuls domaines du numérique et de l’électronique, 80 000 emplois seraient non pourvus en 2020, contre 60 000 en 2017, indique le COE dans son rapport.

Aux côtés des compétences numériques, des compétences techniques non-numériques s’imposent. Elles sont nécessaires à l’accompagnement de la transformation de nombreux métiers impactés par la numérisation.

C’est le cas, par exemple, dans les métiers agricoles, l’automatisation de la culture sous serre impliquant des compétences plus poussées en agronomie, entre autres.

Enfin, pour de nombreux actifs, l’acquisition ou le renforcement de compétences transversales « constitue un attendu croissant des employeurs », ajoute le Conseil d’orientation dans son rapport.

Il s’agit de compétences générales, à la fois numériques, cognitives (littératie, numératie), sociales et situationnalles (travail en équipe, autonomie…).

Ces qualifications doivent permettre aux individus « d’évoluer dans un univers professionnel numérisé. »

Conclusion des travaux du Conseil d’orientation pour l’emploi : la France doit adapter son offre de certification et de formation, initiale et professionnelle, à l’évolution du contexte technologique.

Avec un objectif prioritaire : « résorber l’écart entre l’offre et la demande de compétences. »

Prochaine étape : le COE adoptera un troisième rapport examinant l’impact de la révolution technologique sur l’organisation et les conditions de travail.

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