Emploi : deux fois plus d’informaticiens au chômage en cinq ans

Depuis fin 2008, le chômage dans l’informatique a doublé. Et il faut remonter à 2005 pour trouver un nombre de sans-emploi plus important dans l’IT. La modeste croissance attendue en 2014 semble insuffisante pour inverser significativement la tendance.

On le pensait stabilisé ou en légère décroissance. Mais, en décembre, le chômage des informaticiens est reparti à la hausse. Comme le nombre de sans-emploi en France d’ailleurs (avec 10 200 inscrits de plus par rapport à fin novembre). Selon les chiffres de Pôle Emploi, la France comptait fin décembre 34 500 chômeurs de catégorie A cherchant un emploi dans les systèmes d’information et de télécommunications. Soit 200 de plus en un mois. Le chômage dans la profession retrouve ainsi le niveau record atteint en octobre dernier.

La relative stabilisation de ces trois derniers mois vient ponctuer une séquence marquée par un ralentissement de la hausse du chômage dans la profession : alors qu’elle atteignait encore 5 % au début de l’été, la hausse était tombée à 1,8 % en octobre.

Le 0,6 % de hausse de ce mois de décembre suit un mois de novembre marqué par un recul de même ordre. Bref, comme en 2011 ou 2012, le dernier trimestre de l’année dernière se traduit avant tout par une forme de stabilisation du nombre de chômeurs dans la profession. Mais il est encore trop tôt pour affirmer que la croissance du secteur en 2014 (attendue à 1% par Syntec Informatique, à comparer à une contraction de 0,3 % l’an dernier) sera suffisante pour faire fondre ce contingent exceptionnellement étoffé de sans-emploi. Il faut même remonter à février 2005 dans les séries statistiques publiées par la Dares, le département statistique du ministère du Travail, pour retrouver un niveau de chômage dans la profession supérieur à celui de cette fin d’année 2013. Et, depuis décembre 2008, le nombre de chômeurs dans la catégorie Systèmes d’information de la Dares a doublé.

En réalité plus de 75 000 chômeurs

Sur un an, la progression atteint 15 % pour les chômeurs de catégorie A (4 500 chômeurs de plus entre novembre 2012 et 2013). En prenant en compte les autres catégories de chômeurs (chômeurs à temps partiel, de catégorie B et C), le total atteint 41 700, 5 200 de plus qu’en décembre 2012 (+ 14,2 %).

Rappelons que, la catégorie Systèmes d’information et de télécommunications de Pôle Emploi n’englobe pas l’ensemble des profils d’informaticiens, certains étant versés dans d’autres catégories.

En novembre, le Munci, une association d’informaticiens, expliquait avoir obtenu de la Direction des études de Pôle Emploi, les chiffres des demandeurs d’emploi IT répartis dans toutes les catégories (et non dans le seul code Rome correspondant à Systèmes d’information et de télécommunication). Selon l’organisation, fin septembre, ce sont pas moins de 76 744 chômeurs (de catégories A à E, les catégories D et E correspondant à des personnes inscrites mais qui ne sont pas en recherche d’emploi) que dénombraient les statisticiens de Pôle Emploi. Dont 52 273 pour la seule catégorie A. Soit un taux de chômage de 8,7 %, écrit l’association. « Les métiers de la création multimédia, de la maintenance et du développement informatique sont les plus touchés par le chômage dans nos professions », précise le Munci.

Selon l’Apec, le nombre d’offres d’emploi à l’attention des informaticiens a baissé de 3 % en 2013 par rapport à 2012. Dans les indicateurs de l’Association pour l’emploi des cadres, seule l’informatique de gestion échappe à la morosité. En novembre, l’informatique représentait 26 % du total des offres gérées par l’Apec, le second vecteur de recrutement de cadres derrière le commercial/marketing (27 % des offres).

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