Emploi IT : un début d’année 2023 contrasté

Les plans de réorganisation engagés dans les technologies impactent encore peu le marché de l’emploi IT, aux Etats-Unis comme en France.

Malgré une série de licenciements dans les technologies de l’information, la demande de compétences IT exprimée par les entreprises continue de surpasser l’offre de profils qualifiés.

En France, dans les technologies de l’information, les prévisions d’embauche de cadres sont toujours plus élevées que dans d’autres secteurs. Elles sont aussi supérieures à leur niveau pré-pandémique (2019), a récemment relevé l’Apec. Par ailleurs, selon l’IESF, les ingénieurs IT bénéficient toujours du quasi plein emploi. Et ce avec moins de 2% de chômeurs, soit bien en deçà du taux de chômage national autour de 7% au sens du Bureau International du Travail (BIT).

Aux États-Unis, malgré la perte de 32 000 emplois technologiques en janvier 2023, le taux de chômage IT est tombé à 1,5% en début d’année, contre 1,8% en décembre. Des niveaux plus faibles encore que le taux de chômage national américain (3,4% en janvier), a souligné l’organisation américaine CompTIA, données du US Bureau of Labor Statistics à l’appui.

Par ailleurs, 269 000 offres d’emploi à l’attention de profils IT ont été recensées outre-Atlantique, soit une hausse de 22 000 offres en un mois.

Des recrutements IT « stables »

Globalement, les plans de réorganisation engagés par de grands groupes des technologies et du numérique, de Microsoft à SAP, impactent donc encore peu le marché de l’emploi IT.

Comment peut-on l’expliquer ?

Le faible niveau de chômage constaté dans les métiers IT, en dépit des plans sociaux, montre que « de nombreux travailleurs licenciés ont été rapidement réembauchés et réintégrés sur le marché du travail », a déclaré Tim Herbert, directeur de recherche chez CompTIA.

De surcroît, a ajouté l’analyste, « des recrutements stables opérés par différents employeurs confortent la demande à long terme de talents technologiques dans de nombreux secteurs de l’économie », de la finance à l’industrie.

Malgré tout, « il ne fait aucun doute que certaines entreprises qui ont surembauché [ndlr : pour soutenir l’activité et l’hybridation accélérée du travail] tentent maintenant de réduire leurs dépenses », a tempéré le responsable de recherche.

Les fonctions support, commerciales et administratives sont les premières impactées.

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