Emplois aux enchères: que les plus bas salaires lèvent le doigt !

Les nouvelles technologies n’apportent pas que du bon. Mais dans un climat social tendu, dans un pays où le chômage tourne autour de 10%, on ne peut pas s’étonner de ce type d’initiative…

Après l’Allemagne avec Jobdumping.de, Jobdealer.net débarque en France. Son principe est simple: il s’agit d’un site d’emplois avec des classiques petites annonces. La nouveauté: les candidats postulent en enchérissant à la baisse sur leurs prétentions salariales. Que le plus petit salaire gagne! « Le chômage n’est pas une fatalité », explique sans rire le site sur sa homepage… Face au malaise généré par ce site Internet, Jobleader.net se défend de surfer sur le malaise social. Le site souligne d’abord que l’enchère à la baisse n’est pas obligatoire pour postuler. Il ajoute que celui qui emporte l’enchère (et qui prétend donc au salaire le plus bas) n’est pas automatiquement choisi pour le poste, c’est au recruteur de décider, explique-t-on. Ce qui évitera les excès ? Enfin, le site assure que les enchères minimums ne pourront être inférieures au SMIC. Pourtant, il y a fort à parier que pour les postes les moins qualifiés (ceux qui seront le plus proposés sur le site), ou pour des offres de services, ce soit bien la personne la moins ‘gourmande’ qui remportera la mise. Une situation qui ulcère les syndicats. « Non seulement c’est odieux socialement, mais c’est stupide économiquement », estime la CFE-CGC dans un communiqué. La CFE-CGC dénonce également les entreprises qui utilisent ce genre de sites à enchères inversées: « Si ces sites peuvent exister, et c’est désormais une réalité, c’est parce que les entreprises leur confient leurs annonces d’offres d’emploi ». Mais ce type de site a le vent en poupe. Ainsi, un nouvel acteur devrait faire son entrée sur le marché français en 2006, il s’agit de jobdiscount.net. Un nom parfaitement évocateur.