En 2013, la facture de la cybercriminalité évaluée à 445 milliards de dollars

Selon des estimations, le coût de la cybercriminalité s’élèverait entre 375 et 575 milliards de dollars. Entreprises et individus sont impactés.

Le coût de la cybercriminalité s’élèverait entre 375 et 575 milliards de dollars (275 à 422 milliards d’euros) en 2013, selon les scénarios dressés par le Center for Strategic and International Studies (CSIS). Un écart d’estimation justifié selon les extrapolations tirées des marchés étudiés : les pays à forts revenus dans le cas le plus extrême, une moyenne faite à partir des données publiques dans le scénario le plus optimiste. Dans son étude baptisée Net Losses: Estimating the Global Cost of Cybercrime et commanditée par McAfee (la division sécurité d’Intel) et publiée lundi 9 juin, le CSIS évoque un troisième scénario basée sur des moyennes régionales pour arriver à 445 milliards de dollars tout en reconnaissant que « aucune de ces approches n’est satisfaisante » mais n’en constituent pas moins à ce jour la seule méthodologie pour estimer le coût mondial du cybercrime et du cyberespionnage.

Les pays développés premiers impactés

Les pays développés (le G20) concentrent les plus grosses pertes. Celles des Etats-Unis, de la Chine, de l’Allemagne et du Japon atteignent à elles seules 200 milliards de dollars. L’Allemagne (1,6% du PIB) et les Pays-Bas (1,50%) s’inscrivent comme les pays les plus impactés devant les Etats-Unis (0,64%), la Norvège (0,64%) ou la Chine (0,63%). Avec 0,11%, la France est moins touchée et reste derrière le Royaume-Uni (0,16%). Si les régions à faibles revenus sont moins impactées, « cela va changer alors que ces pays augmentent leur usage d’Internet et que les cybercriminels déplacent leurs actions sur les plateformes mobiles ».

Les entreprises constituent des cibles de choix pour les cybercriminels. A titre d’exemple, rien qu’aux Etats-Unis, le gouvernement a relevé au moins 3000 organisations victimes de piratages l’année dernière. Deux banques du Golfe persique ont reconnu avoir perdu 45 millions de dollars en quelques heures. Plus de 308 000 sites web ont été hackés en Inde entre 2011 et 2013. Et les banques brésiliennes s’accordent à reconnaitre que leurs clients perdent des millions de dollars annuellement.

Fort impact sur les emplois

Les activités illégales ont un impact direct sur les emplois. « Les pertes dues à la cybercriminalité pourrait coûter jusqu’à 200 000 emplois américains », souligne le rapport. En Europe, 150 000 postes seraient ainsi menacés, soit 0,6% des chômeurs.

Au-delà de l’impact économique, les individus font également les frais des cyberattaques à titre personnel. Pas moins de 40 millions de personnes sont victimes de vols de données aux Etats-Unis, 54 millions en Turquie, 20 millions en Corée ou encore 16 millions en Allemagne et 20 en Chine. Au total, le rapport dénombre pas moins de 800 millions de victimes impliquées dans des attaques numériques qui leur auraient coûté 160 milliards de dollars.

15 à 20% de l’économie Internet

Si les coûts propres aux vols de propriété intellectuels sont difficiles à évaluer, ils n’en sont pas moins bien réels. Une entreprise britannique a, par exemple, estimé avoir perdu 1,3 milliard de dollars, en propriété intellectuelle et désavantages commerciaux. Le CEO d’une compagnie pétrolière évoque, en privé, des centaines de millions de dollars de pertes face aux vols des données d’extraction pétrolifères.

Globalement, la cybercriminalité s’emparerait de 15 à 20% des 2 à 3000 milliards de dollars générés annuellement par l’économie numérique. En matière d’impact sur le PIB, la cybercriminalité viendrait, avec 0,8% du PIB, juste derrière le trafic de drogue (0,9%) et le crime international (1,2%).

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