En attendant le N8, Nokia plonge mais reste optimiste

Rumeurs de départ du directeur général Olli-Pekka Kallasvuo et bénéfice net en baisse pour Nokia au second trimestre 2010. Vivement le N8.

Toujours leader en nombre de téléphones vendus, Nokia a opté pour une stratégie petits prix qui ne lui a pas été favorable pour ce second trimestre 2010. Le finlandais affiche 227 millions d’euros récoltés, soit 40 % de moins qu’en 2009. Les analystes tablaient, eux, sur 30%, selon Les Echos.

A ces médiocres résultats s’ajoute une ambiance délétère au sein du groupe. Le départ d’Olli-Pekka Kallasvuo, directeur général de Nokia, qui a appelé le 22 juillet à faire cesser les rumeurs, est visiblement envisagé par les administrateurs.

En cause pour le premier fabricant de téléphones mobiles au monde, son manque de dynamisme sur le marché des smartphones. Nokia a choisi de baisser le prix de ses smartphones afin de toucher un plus grand nombre de gens face à la rude concurrence qui s’organise depuis des mois chez Apple, Google et son OS Android, RIM, Motorola… mais cette stratégie ne s’est pas révélée payante. En termes de bénéfices du moins, car en termes de volume (111,1 millions de mobiles vendus), le fabricant reste leader. Sur un an pour ce second trimestre 2010, Nokia voit son chiffre d’affaires progresser de 1% en valeur.

Pas de panique toutefois, c’est le message envoyé par le finlandais ce 22 juillet, lors de la publication de ses résultats. Olli-Pekka Kallasvuo, dans un communiqué, affirme que le groupe a « plusieurs raisons d’être optimiste ». Tout d’abord, avance-t-il, «le marché mondial des combinés continue de croître à un rythme soutenu, emmené par quelques marchés moins matures où Nokia est fort. »

L’optimisme du groupe s’explique également par « la bonne performance du deuxième trimestre de notre marché de mobiles professionnels, aidée par une amélioration de modèles aux prix abordables ». Optimisme toutefois nuancé par ces rumeurs de départ, entretenues lundi 19 juin par le Wall Street Journal qui affirmait, selon une source anonyme du quotidien «au courant de la situation », que le conseil d’administration était« censé prendre une décision d’ici à la fin du mois ».

Le fabricant mondial de téléphones, comme son directeur général, attendent désormais la sortie de son dernier-né, censé devenir le téléphone-phare haut de gamme des consommateurs. La sortie du N8, basé sous la dernière version de Symbian 3, l’OS maison de Nokia, est prévue pour la rentrée. Aussi, le récent rachat du réseau de Motorola par la firme finlandaise par sa co-entreprise Nokia Siemens Networks peut renflouer la trésorerie de Nokia.

Or, la voix discordante de certains analystes s’est déjà faite entendre. A l’image de celle de Carolina Milanesi de l’institut de prévisions économiques Gartner, citée par Reuters, « Olli-Pekka Kallasvuo dit que le N8 va apporter la meilleure expérience utilisateur jamais expérimentée avec Symbian. C’est bien mais qu’en est-il de cette expérience incomparable par rapport à la concurrence ? C’est ce qui compte et nous ne pensons pas que cela sera suffisant.»