Encore des ennuis pour l’ex-patron de Mobilcom

Le sémillant Gerhard Schmid aurait dissimulé un petit trésor de guerre alors qu’il s’est déclaré en faillite personnelle

Véritable feuilleton sans fin, l’affaire Mobilcom connaît un nouveau rebondissement. La justice allemande a en effet ouvert une nouvelle enquête pour escroquerie et faillite frauduleuse à l’encontre de Gerhard Schmid, fondateur, premier actionnaire et ex-patron de l’opérateur allemand.

La justice le soupçonne d’avoir dissimulé aux autorités, un portefeuille d’actions Mobilcom au Liechtenstein alors qu’il s’était déclaré en faillite en février 2003. L’affaire Mobilcom a débuté en 2002. A la grande époque de la bulle des télécoms, France Télécom était entré dans le capital de l’opérateur. Mais l’écroulement des valeurs dans ce secteur a poussé le français à se retirer. Problème: Gerhard Schmid, alors président du directoire affirmait que France Télécom était engagé à financer à hauteur de 10 milliards d’euros son réseau de téléphonie mobile UMTS dit de troisième génération. Engagement réfuté par le français. Gerhard Schmid, et son partenaire français France Télécom qui détenait alors la mjorité du capital, s’étaient alors entredéchirés autour de ce désaccord. Après de longs mois de litige, France Télécom, qui chaque mois signait un chèque à MobilCom pour assurer ses fins de mois, les deux groupes avaient signé un accord à l’amiable en vertu duquel l’opérateur français acceptait de reprendre à son compte 7 milliards d’euros de dette de Mobilcom tandis que l’opérateur allemand interrompait ses projets dans la 3G. Mobilcom et Schmid s’étaient en outre engagés à ne pas poursuivre France Télécom. A ce moment, l’opérateur allemand était au bord de la faillite, en raison de l’acquisition ruineuse de cette licence UMTS, pour plus de 8 milliards d’euros, qu’il a rendue au régulateur allemand et qui a été reprise par le hollandais KPN. En reprenant la dette de l’opérateur et en sortant de celui-ci, France Télécom pensait avoir payé suffisamment cher son aventure allemande. Mais les comptes ne sont pas encore soldés puisque l’allemand réclame toujours 4 milliards d’euros au français! En février 2003 Schmid a annoncé s’être déclaré en faillite personnelle. La raison, «la menace d’insolvabilité résultant de la chute continue des titres Mobilcom».Ce qui visiblement n’était pas le cas.