Ericsson s’offre Redback Networks pour $2 milliards

La concentration dans le secteur des équipementiers télécoms se poursuit à
grande vitesse

Nouvel épisode du feuilleton des fusions-acquisitions dans le domaine des équipementiers télécoms. Après la prise de contrôle de Lucent (qui a racheté Riverstone) et de la 3G de Nortel par Alcatel, le rapprochement entre Nokia et Siemens (lire notre encadré), le rachat de Symbol par Motorola, Ericsson poursuit ses emplettes. Le groupe suédois, qui s’est déjà emparé de Marconi, annonce aujourd’huiune OPA amicale sur l’américain Redback Networks.

Ericsson va débourser pas moins de 2,1 milliards de dollars en cash pour s’emparer de ce spécialiste des routeurs pour réseaux de données de nouvelle génération. Ses concurrents directs sont des entreprises comme Cisco (leader incontesté) ou Juniper.

Le groupe versera 25 dollars par action, soit une prime de 18% par rapport au cours de clôture de Redback mardi (21,17 dollars). Ce prix valorise la société californienne 39 fois son bénéfice par action 2007 estimé, selon Reuters Estimates.

Si l’ensemble des actionnaires des deux parties acceptent l’opération, le rapprochement pourrait être effectif d’ici la fin février 2007.

Ce rachat apportera à Ericsson l’expertise de Redback dans les technologiques de routage de données qui permettent aux fournisseurs de services d’offrir le haut débit, le téléphone, la télévision et des services sur des réseaux utilisant les infrastructures d’internet. Dans le communiqué, Ericsson explique qu’il pourra ainsi proposer aux opérateurs de réduire leurs coûts et d’améliorer leurs réseaux.

En 2016, les deux groupes estiment que 2 milliards d’utilisateurs seront demandeurs de connexions haut débit avec ou sans fil, alors que pour l’instant seuls 250 millions de personnes utilisent ces réseaux.

« Le rythme de déploiement de l’IP s’accélère dans la mesure où les opérateurs ont recours à des réseaux entièrement basés sur l’IP, pour lesquels la qualité du service requiert l’utilisation de routeurs intelligents à forte capacité », explique Carl-Henric Svanberg, le p-dg d’Ericsson.

Fondé en 1996 dans la Silicon Valley, Redback emploie aujourd’hui quelque 800 personnes dans 80 pays. Il gère 50 millions de connexions haut débit pour 15 des 20 plus grands opérateurs téléphoniques mondiaux.

En forme, l’entreprise a fait état au 3e trimestre de cette année d’un chiffre d’affaires de 70,9 millions de dollars, quasiment doublé mais affiche une perte nette de 2,4 millions de dollars. Redback Networks devrait réaliser cette année quelques 200 millions de dollars de chiffres d’affaires.

La direction de Redback restera en place et la société deviendra une filiale à part entière du géant suédois.

Le scandale Siemens retarde le rapprochement avec Nokia Le projet de de fusion des divisions équipements télécoms de Siemens et de Nokia a été ajournée en raison de l’enquête relative à une affaire de corruption qui a récemment éclaté chez le premier équipementier.Initialement, la fusion devait être bouclée en janvier 2007 et donner naissance à une nouvelle entité baptisée Nokia Siemens Networks. Mais l’accord a été reporté à une date indéterminée dans le courant du premier trimestre afin de permettre à Siemens « d’entreprendre les actions de mise en conformité appropriées avant de conclure la transaction », peut-on lire dans une déclaration conjointe préparée par les deux futurs partenaires.Rappelons que l’enquête sur ce scandale a permis de mettre à jour l’existence de ?caisses noires? sur certains comptes suisses pour un montant total de quelque 400 millions d’euros.Selon les analystes, le scandale ne devrait pas bouleverser totalement le bon déroulement de la fusion. L’accord a en effet obtenu l’aval des autorités anti-trust américaine et européenne avant le début du scandale et les deux partenaires ont d’ores et déjà défini la structure organisationnelle et le mode de fonctionnement de la future co-entreprise. (Avec VNUnet.com)